Algérie - Parkings

Constantine - Lutte contre les parkings illicites: La commune instaure un plan pour réglementer l’activité



Constantine - Lutte contre les parkings illicites: La commune instaure un plan pour réglementer l’activité


Afin de réglementer ce créneau très rentable, échappant auparavant à toute forme de contrôle, la commune a récupéré 13 parkings, dont 10 lieux ont été mis aux enchères et loués.

La lutte contre les parkings anarchiques et les pratiques illicites de certains «parkingueurs» demeure un combat interminable dans la ville de Constantine. Farouches, les agents de gardiennage dit «parkingueurs» ne cèdent jamais, en particulier après la mobilisation des services concernés pour mettre un terme à toute action frauduleuse dans ce sens, commençant par les récupérations des lieux, leur mise aux enchères et détermination des tarifs aux automobilistes.

Ces mesures ne plaisent pas à beaucoup, leur privant des recettes énormes échappant à tout contrôle.

«Nous avons remarqué une certaine amélioration, et nous avons compris qu’il s’agit des parkings réglementés. Mais le prix du stationnement et les pratiques agaçantes de ces gens demeurent inadmissibles», a déclaré une conductrice affirmant que des gardiens d’un parking à Coudiat Atti dans le centre-ville de Constantine lui imposent de payer 100 DA pour le stationnement même pour une heure.

Elle ne doit pas tarder, selon ses dires, pour céder la place à d’autres véhicules.

«Si j’avoue que je ne reviendrai qu’après trois heures, il m’empêchera de stationner. Je dois payer 100 DA pour gagner sa sympathie afin de me trouver une place la prochaine fois», nous révèle-t-elle.

Les témoignages sont désolants et les automobilistes se trouvent toujours à la merci des parkingueurs, dont certains sont complices ou auteurs des vols des autoradios des voitures.

«Si on est un habitant des lieux et qu’on a un véhicule, la situation est encore plus compliquée. Si je ne travaille pas au cours de la semaine, je suis interpellé par le parkingueur, qui me demande de libérer la place. Sachant que je paie un abonnement de stationnement chaque mois. Il ne peut sûrement pas m’obliger à déplacer ma voiture, mais les conséquences ne sont pas aussi agréables. Car il faut prendre en considération que c’est le métier des repris de justice, qui sont tes voisins. Cela, sans compter les vols des autoradios fréquents ici. Plusieurs victimes ont déposé des plaintes contre X, mais en vain. Où était le gardien durant le vol? Les caméras de surveillance ne fonctionnent-elle pas?» fulmine un habitant de la rue Larbi Ben M’hidi (Trik Jdida).

- Des mesures contre les réfractaires

Afin de réglementer ce créneau très rentable, échappant auparavant à toute forme de contrôle, la commune de Constantine a recensé et récupéré 13 parkings dans la ville.

Selon les affirmations du directeur du patrimoine de la commune du Vieux Rocher Skandar Boussouara, 10 lieux ont été mis aux enchères et loués.

Notons à titre d’exemple les parkings situés à la rue Tatache Belkacem (rue Thiers), à proximité du CHU Dr Benbadis, le lieu dit les «S» dans le quartier du Coudiat, mais aussi ceux se trouvant à côté de l’hôtel du Novotel, à l’Onama, deux sites à l’hippodrome de la cité Daksi et deux situés dans le quartier de Belouizdad (Saint-Jean).

Les recettes récoltées par la commune dépassent 2 milliards de centimes annuellement.

«Tous ces parkings ont un statut réglementaire et des tarifs bien déterminés. Les tarifs de stationnement ont été fixés à 50DA la journée. Les citoyens doivent réclamer les tickets de stationnement; c’est leur droit ; ils doivent se rapprocher de nos services afin de prendre les mesures nécessaires à l’encontre des réfractaires», a déclaré notre interlocuteur.

Et d’évoquer un cas «de fraude dans les tarifs» signalé à l’Onama. Le conducteur était contraint de débourser 100 DA.

«Après la dénonciation de ce citoyen qui nous a remis le ticket du parkingueur, nous avons adressé une mise en demeure à l’encontre du locataire», souligne M. Boussouara.

Concernant les trois sites restants, le même responsable affirme qu’ils seront inclus dans la liste des parkings réglementés.

En dépit de toutes ces mesures, la mafia des parkingeurs ne déroge pas à la règle et ne semble pas avoir l’intention de céder le terrain facilement. Nous avons appris auprès du directeur du patrimoine que certaines personnes font monter les enchères pour atteindre un seuil inaccessible. Le hic, c’est que ces derniers procèdent à la résiliation en payant uniquement un cautionnement de 2 ou 3 millions de centimes.

«Maintenant ça a changé. Nous avons augmenté le cautionnement à 30 millions de centimes avec une poursuite judiciaire à l’encontre de celui qui résilie. Une somme que personne ne veut payer», indique-t-il.

Et de conclure que le parking à étages de l’avenue Frères Zaâmouche a été loué récemment à 3,8 milliards de centimes l’année au lieu de 1,270 milliard de centimes. Le nouveau locataire occupera les lieux très prochainement et l’ancien occupant est sommé de les libérer dans 15 jours et informer ses clients.

Malgré tous ces efforts, les citoyens exigent de nombreuses mesures essentielles pour lutter contre les dépassements, dont des contrôles fréquents de la police et des agents de surveillance de la circulation, l’installation de panneaux de signalisation pour indiquer qu’il s’agit d’un parking communal réglementaire ainsi que le marquage des zones de stationnement autorisées.

Des habitants ont appelé également à l’augmentation des amendes pour les infractions allant jusqu’à la poursuite judiciaire.





Photo: Les recettes de la commune dépassent 2 milliards de centimes annuellement - El Watan

Yousra Salem



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