Algérie - CSC: Club sportif constantinois

Constantine - Abdelkader Amrani (Entraîneur du CS Constantine): «Il est plus difficile de jouer le titre que le maintien»


Constantine - Abdelkader Amrani (Entraîneur du CS Constantine): «Il est plus difficile de jouer le titre que le maintien»


Au fil des années, AEK Amrani s’est taillé une belle réputation, celle de l’un des meilleurs techniciens algériens. Ses passages à l’ASO ou au MOB le justifient. A Constantine, en moins d’une saison, il a réussi à monter une formation qui occupe le fauteuil de leader, ce qui n’était pas arrivé au CSC depuis plusieurs années. Coup de projecteur sur un remarquable entraîneur.

- Le Soir d’Algérie: A l’issue de cette phase aller, le CSC est champion d’hiver, leader avec une petite avance. Est-ce que vous pensez déjà au titre?

Abdelkader Amrani : On ne peut pas encore penser au titre même si j’estime qu’on a fait un parcours plus ou moins honorable au cours de cette phase aller du championnat et par rapport à la saison dernière.

- Même si vous faites plus ou moins un parcours de champion?

L’an dernier, le CSC était en difficulté. «Hamdoulillah», l’équipe est parvenue à se maintenir. Entre-temps, il y a eu du changement avec une nouvelle administration et de nouveaux joueurs. Alors, j’ai essayé de construire une formation plus équilibrée.

- En début de saison, vous vous attendiez à voir le CSC premier à la fin de l’aller?

Non, pas du tout, j’ai juste constaté que par rapport à la saison écoulée, il y avait un changement de comportement chez les joueurs. Il y avait plus de sérieux dans le travail et beaucoup plus de discipline. Je sentais qu’il y avait de l’amélioration et qu’on allait faire mieux mais pas au point de nous retrouver à la première place.

Abid, après une saison médiocre au MCA, devient meilleur buteur. Rebih semble retrouver une seconde jeunesse. C’est votre travail psychologique qui les a fait renaître ?
J’ai toujours été sincère avec mes joueurs. Que ce soit en mal ou en bien, je dis toujours ce que je pense à mes éléments et devant tout le monde.

- Et cela a marché avec Abid?

Je n’ai pas eu à trop parler avec Abid. Je lui ai juste glissé quelques mots, devant ses co-équipiers. Je sais par expérience qu’un joueur peut être brillant dans un club et perdre ses moyens dans un autre. Tout dépend de l’environnement dans lequel il se retrouve. Je savais que Abid avait brillé à l’USMH et qu’ensuite au MCA, il s’était éteint. Mais il est jeune et de bonne moralité. Avec le travail, il y arrive, et s’il continue de travailler, il pourra encore aller très haut.

- Et que dire de Rebih?

Il n’a jamais démérité. Il était remplaçant et quand je lui ai donné sa chance, il est rentré et il a marqué. Depuis, je l’ai titularisé jusqu’au moment où il s’est blessé.

- Madjer a retenu quatre joueurs du CSC, Abid, bencherifa, Belkheir et Benlameiri. C’est mérité selon vous?

C’est le choix du sélectionneur. Ce sont des joueurs de bonne moralité et comme le C.S.C est leader, il est normal que Madjer s’intéresse à ces joueurs.

- Allez-vous renforcer l’équipe au cours du mercato hivernal?

Oui, j’ai l’intention de recruter au moins trois joueurs.

- Dans quel compartiment?

Dans les trois lignes, c’est-à-dire en défense, au milieu et en attaque. Il y a des joueurs qui peuvent se blesser comme c’est le cas de Rebih actuellement, et par conséquent il me faut des doublures à chaque poste.

- Au cours de cette mini-trêve, vous avez prévu un stage de quelques jours à Alger?

Moi, j’aurai préféré qu’on nous accorde une vraie trêve de deux semaines pour bien nous reposer. Cela nous aurait permis de faire souffler les joueurs pour bien préparer la phase retour. Mais là, ce n’est pas du tout une trêve. Nous avons des éléments étrangers et si on doit les laisser entrer chez eux, il leur faut au moins une semaine.

- Cette programmation ne semble pas vous convenir du tout?

Non, cette programmation n’est pas réaliste. Une trêve, c’est au moins dix jours.

- Et la semaine prochaine, ce sera la Coupe d’Algérie avec ce choc contre le NAHD à Constantine?

Pour le moment, je n’y pense pas encore à ce match, chaque chose en son temps.

- Si vous deviez choisir entre la coupe et le championnat, quel est le titre que vous préférez?

Je n’ai aucun choix à faire. Je travaille et le titre qui se présentera à nous sera le bienvenu.

- Le CSC a terminé l’aller sur une fausse note. Alors comment voyez-vous la suite du championnat?

Le retour sera encore plus difficile car la pression va s’accentuer sur nous. je peux vous dire qu’il est plus difficile de jouer le titre que le maintien. On est devenu l’équipe à battre du fait de notre position de leader et il faudra être très fort mentalement pour aller au bout. Il faudra être très concentré lors des 15 matchs qui restent et c’est maintenant qu’on va voir si on a vraiment une équipe aguerrie et capable de remporter le titre.

- Certains pensent que vous êtes le meilleur entraîneur du pays. Qu’en dites-vous?

Un, je ne suis pas le meilleur. Il y a d’autres entraîneurs algériens qui font un travail énorme et excellent. Mais peut-être qu’ils n’ont pas eu ma chance. La réussite d’un coach dépend aussi de son environnement. Moi, j’ai le bonheur d’être dans un club où je dispose de tous les moyens. A Constantine, personne ne s’immisce dans mon travail. C’est moi qui recrute et c’est moi qui libère les joueurs que je veux. Je suis pratiquement le seul maître à bord.

- Quelle note donneriez-vous à ce CSC de l’aller?

Je n’aime pas donner de notes.

- Que souhaitez-vous améliorer dans votre équipe?

La mentalité. Le joueur algérien ne se préoccupe pas de son hygiène de vie. Il ne veut pas s’entraîner et exige d’être titulaire tout en étant payé régulièrement sans être redevable.

- Et comment vous gérez une telle mauvaise mentalité?

Par la responsabilité. J’ai toujours imposé une discipline et un esprit de concurrence entre les joueurs. Je suis exigeant sur le respect des horaires d’entraînement et je mène mes éléments à venir s’entraîner en étant très motivés. Dès le départ, j’explique ma propre vision aux joueurs, ensuite, celui qui est prêt à s’intégrer dans mon projet, d’accord, sinon je ne le retiens pas.


Propos recueillis par Hassan Boukacem




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