Algérie

Constantine



178 tonnes par jour de déchets urbains Une réalité dure et incontournable à la fois s?impose : l?environnement de Constantine et de toute sa région est agressé de telle sorte qu?il arrive actuellement à saturation. La notion de développement durable semble indéniablement compromise et l?avenir des générations futures de Constantinois est largement hypothéqué. Les gisements des ressources naturelles sont menacés par la pollution et le gaspillage suicidaire induits par l?absence criante du concept de valorisation des déchets des habitants du Vieux Rocher. On peut même dire que l?on est arrivé au stade extrêmement dangereux de l?inflation dans ce domaine si sensible. Jusqu?ici, tous les exécutifs communaux en charge de la gestion des déchets solides qui se sont succédé aux affaires de la cité ont brillé par leur inefficacité à appliquer des modalités pour un régime sain, rigoureux et efficace.Résultat : des amas de souillures hétéroclites source d?insupportables odeurs nauséabondes squattant tous les coins de la ville, la prolifération vertigineuse des dépôts sauvages intra et extras-muros, répartis anarchiquement sur les 23 000 ha que compte cette dernière et à hauteur de 78% (source PDAU-1997). Le seul mode de traitement des déchets qui est appliqué dans la ville des Ponts demeure le triptyque précollecte-collecte-transfert dans la décharge publique intercommunale Ben Badis. Deux principaux opérateurs se chargent de cette tâche : le service d?assainissement de la commune (collecte des ordures ménagères du centre-ville et des faubourgs qui le ceinturent) et l?Entreprise pluridisciplinaire des travaux (EPCPT), à qui est dévolue celle des zones périphériques (Mendjeli, Djebel Ouahch, Sarkina, Chaâb Erssas entre autres).Quelques menus travaux sont, en outre, concédés à quelques microentreprises privées (cités Boudjenana et 5 Juillet 1962) usant de moyens quelque peu rudimentaires. Pour l?année 2003, l?Inspection territoriale de l?environnement de Constantine a estimé à 52 530 kg d?ordures ménagères collectés de jour par la commune, 37 420 kg de nuit (total : 89 950 kg). L?EPCPT ayant assuré quant à elle, la collecte diurne de 33 645 kg d?ordures ménagères et un ramassage nocturne de 18 970 kg (total : 52 615 kg). Ce qui fait donc un total de 86 175 kg de déchets collectés par jour et 56 390 kg par nuit (total général : 142 565 kg). Ce qui est relativement beaucoup pour une population de l?envergure de celle de Constantine, d?après les dernières recommandations du Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992 sur la protection de l?environnement. Le parc roulant est composé au total de 19 camions (à benne, à benne tasseuse, semi-remorque et ampli roll) qui représente un tonnage global de 64,5 t est mis à contribution pour assurer cette collecte. 1364 employés communaux, balayeurs, éboueurs, contremaîtres et chauffeurs constituent les moyens dévolus à cette tâche. les bacs, solution appropriée Notons que les secteurs urbains les plus fournis à cet égard restent, de jour, Boussouf I avec 3920 kg d?ordures collectées et Sidi Mabrouk II, de nuit, avec 4340 kg. Les moins fournis sont respectivement le marché Bettou avec 1650 kg et Ben M?hidi 1 avec 1545 kg. Les secteurs de Aïn El Bey et El Gammas, zone où l?EPCPT évolue, ont été les plus expurgés avec 4800 et 2760 kg de déchets enlevés de jour. Les tournées nocturnes ont fait état de 5600 kg d?ordures ménagères décantées, le secteur le moins fourni étant celui de Daksi I avec 2880 kg. Il faut savoir que ces estimations sont évaluées sur la base du pesage automatique des camions de la collecte des ordures à leur entrée du portique de contrôle de la décharge publique. L?inspection de l?environnement a évalué la quantité moyenne inhérente à la production des ordures ménagères pour la seule ville de Constantine à 178 t/jour pour l?année 2002. Toujours selon cette source, ces dernières sont composées à 70% de matières organiques, 11% de matière plastique, 10% de carton et de papier, 5% de verre, 4% de métaux ferreux et non ferreux et 4% de chiffons et divers. Sur un autre plan, cette même institution estime à 360 t la quantité des déchets issus des abattoirs y compris les rejets, les peaux et les abats. Et les hôpitaux ne sont pas en reste. C?est ainsi que 2020 kg de déchets produits, 1340 kg d?ordures ménagères et 680 kg de déchets septiques ont été répertoriés au titre de l?année écoulée. La « palme » revenant haut la main au CHU Ibn Badis avec 3000 kg de déchets tous types confondus. Le secteur de l?habitat et de la construction a, quant à lui, « produit » 50 t de déchets dits « inertes » et qui proviennent des chantiers des travaux publics et du bâtiment qui pullulent à tout bout de champ dans nos murs, ce qui représente un taux de 16,53% de l?ensemble des déchets solides qui encombrent la ville des Ponts. Il va sans dire que, tant que la collecte n?est pas sélective (qui en appelle aussi au sens du civisme et de la citoyenneté) l?encombrement des aires dévolues à la collecte à l?air pur demeurera récurrent et prépondérant, souillant le sol et la nappe phréatique par le procédé d?infiltration ou d?incinération à effet boomerang. La solution, telle qu?elle a été initiée, il y a quelques décennies outre-mer à titre d?exemple, réside dans la création de centres de tri pour la récupération des matières valorisantes (papier, verre, aluminium, plastique, métaux) qui permettent un recyclage dans les règles et soumis aux normes référentielles en vigueur à des fins économiques de plate commercialisation, la création des points d?apport de proximité par la pose de bacs « verre, papier, plastique » ou encore la création de déchetteries digne de ce nom dans lesquelles tous les déchets solides et autres agrégats aboutissent sous la forme de conteneurs compacts et distincts pour chaque matériau allant du simple papier léger au gros frigidaire encombrant et hautement polluant par le gaz réfrigérant qu?il contient. Il y va purement et simplement de l?avenir de notre cadre de vie.


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