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Constantine
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce l'organisation hasardeuse de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» qui «symbolise les errements de la gouvernance algérienne». «De l'argent partout, avec sa cohorte de prédateurs, les mêmes, dépêchés par Alger et le vieux culte de l'unicité au détriment de la diversité culturelle dont Constantine, la millénaire, est un témoin vivant», précise le parti dans un communiqué rendu public hier.Le parti de Mohcine Belabbas critique d'abord «l'opacité» qui caractérise les financements consacrés à la réalisation des infrastructures destinées à abriter cet évènement. «La précipitation dans l'exécution des travaux signe une opération de maquillage de dernière minute. Des artères et places principales sont grossièrement fardées, défigurant les quartiers de la ville, ses rues annexes et ses faubourgs.Résultat : les repères historiques et culturels de la cité, déjà malmenés, sont voilés, brouillés pour certains à jamais», estime ce parti, avant de condamner aussi le détournement de l'histoire de la ville de Constantine qui est «un carrefour multiculturel et qui se limite pas à la culture arabe». «C'est une ville qui a tous les atouts de l'universalité, ville de diversité culturelle eu égards aux différentes civilisations desquelles la ville et sa région tirent leur patrimoine...Amazighs, Phéniciens, Romains, Arabes, Ottomans, Européens. Constantine montre le chemin d'un monde d'échange et de dialogue», rappelle-t-on dans le même communiqué, en dénonçant le «mythe d'une culture univoque». Dans la foulée, le RCD déplore le fait que les autorités algériennes convient à cette manifestation des nations en proie à des guerres civiles ou religieuses comme si «elles vivaient dans la liberté, la stabilité et l'opulence». «Parler de théâtre, chanson, cinéma, art et patrimoine à des peuples confrontés à leur survie relève au minimum de la légèreté, au pire de l'irresponsabilité», note encore le RCD.Le parti dénonce aussi le «populisme» du pouvoir qui n'hésite pas «à faire du folklore en engloutissant des sommes faramineuses dans des festivals et événements circonstanciels et démagogiques». «Pourtant, l'Algérie doit recouvrer la voie du progrès et de la justice. Cette perspective passe par le respect de la liberté d'expression et d'organisation, matrice de la création indépendante sans laquelle il ne peut y avoir de culture», précise-t-on, notant qu'«un tel projet prend le contre-pied de la stratégie de censure et du clientélisme qui fonde la conception du système en matière de gestion de la vie publique».





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