Algérie - Revue de Presse



Flambée des prix et appréhensions
A priori, rien ne semble perturber la routine des retraités. Les mêmes habitudes, les mêmes gestes et le même rituel. Journal à la main, ils occupent les trottoirs longeant les ruelles tout en discutant politique. La discussion est hésitante comme l’est la démarche. Normal, le café du matin n’ a pas été pris. Son absence se fait sentir au même titre que la nicotine.Les heures avancent lentement pour ce retraité de 60 ans. Le climat est plutôt lourd en cette matinée du premier jour du Ramadhan. La circulation est fluide. Les agents de l’ordre sont partout, même dans les marchés. Ils inspectent, vérifient et surveillent. C’est rassurant. Le temps passe. La rue grouille. Les marchés de fruits et légumes sont bondés. Les gens flânent sans acheter tant les prix vous découragent. L’oeuf à 10 DA, c’est du jamais-vu à Constantine.Quant aux viandes rouge et blanche, c’est du délire. Les prix des viandes rouges varie de 550 à 700 DA, alors que ceux des viandes blanches oscille entre 220 à 300 DA. Les denrées alimentaires n’échapperont pas à la folie ramadhanesque.Questionné à ce propos, un petit vendeur rétorque «les prix... ce n’est pas moi qui les impose, c’est le marché.» Et d’ajouter: «Je suis juste un vendeur, moi aussi j’essaie de gagner ma vie. Les vrais coupables sont les marchands de gros, ce sont eux qui imposent leur loi...» Dans ce contexte, les consommateurs s’arrangent à dépenser moins, et le ministre du Commerce les a invités à consommer modérément. Pour certains, il faudrait d’abord trouver quoi manger. Pour un salarié, il est impossible d’achever le mois sans s’endetter. «A ce rythme, je serai obligé d’emprunter de l’argent. La saignée ne s’arrête pas uniquement au mois de Ramadhan. La rentrée scolaire est pour bientôt, j’ai cinq enfants dont trois scolarisés. Il faut penser aussi à l’Aïd. Franchement, c’est déprimant. Errahma ma bkatche...», regrette un citoyen qui semblait déjà dépassé par l’événement.«Je suis salarié et mon époux aussi. Nous avons quatre enfants à charge et on n’arrive pas à joindre les deux bouts», témoigne une enseignante. Alors, que dire de ces retraités qui touchent à peine 6000 DA par mois. Le Ramadhan, c’est aussi le retour des gâteaux traditionnels et des appréhensions.
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