Algérie

Conséquence de l?attaque du gspc contre la caserne de Lemgheity


Chasse à l?Algérien en Mauritanie Depuis l?attaque terroriste qui a visé le 4 juin dernier une base militaire de Lemgheity, à environ 400 km à l?est de Zouerat, à proximité des frontières de la Mauritanie, de l?Algérie et du Mali, les services mauritaniens mènent une véritable chasse aux Algériens. Pour les autorités de ce pays frontalier, nos ressortissants sont presque tous de potentiels membres du GSPC. Arrestations, séquestrations, tortures et mauvais traitements font désormais partie de leur quotidien en Mauritanie. Aïssa Smaïl, 33 ans, marié et père de deux enfants, est une des ces nombreuses victimes. Il a été arrêté début mai. Les autorités ont surpris sa famille lorsqu?elles ont annoncé son arrestation en le présentant comme un membre du GSPC. Dans une dépêche diffusée par l?Agence France presse (AFP) en date du 23 juin 2005, il est fait état, sur la base d?informations fournies par des sources sécuritaires, de l?arrestation d?« un Algérien à Zouerat (...) ». Il aurait été confronté avec des dirigeants salafistes mauritaniens en instance de jugement (...). Selon la presse, Aïssa était venu à Zouerat la semaine dernière, depuis le Mali, pour des problèmes d?accouchement de sa femme, une Touareg malienne ». Ces informations, a déclaré le frère de Smaïl, sont totalement erronées. « Mon frère était mariée à une Mauritanienne avec laquelle il est divorcée, mais garde de bons contacts avec ses beaux-parents d?autant qu?il a avec elle un petit garçon qui est venu en Algérie pour passer quelques jours. Il s?est remarié avec une Algérienne, avec laquelle il a un autre enfant. Il a été arrêté chez lui, dans sa maison à Nouakchott, durant la première semaine de mai, sans aucun motif. A ce jour, nous ne savons pas pourquoi il est détenu. Nous avons pu avoir des contacts avec lui et il nous a révélé que le commissaire qui l?a interrogé l?a torturé et l?a obligé à signer le procès-verbal d?audition sans qu?il prenne connaissance de son contenu. Nous avons saisi notre ambassade sur son cas et nous attendons toujours la réponse. » En fait, Aïssa Smaïl, qui habitait Larbaâ, a quitté l?Algérie début 1990 lorsque la situation a commencé à se détériorer. Il s?est installé en Arabie Saoudite où il a poursuivi ses études pour décrocher une licence en sciences islamiques auprès d?un institut qui, pour l?encourager, lui a offert une bourse pour aller approfondir sa spécialité en Mauritanie. Sa réputation de raqi (guérisseur religieux) lui a ouvert toutes les portes au point qu?il avait des contacts directs non seulement avec les notables de la région, mais également avec certains hauts responsables du régime mauritanien. Son arrestation a été une véritable surprise pour sa famille et ses proches. Contacté par téléphone, notre ambassadeur à Nouakchott, Caïd Chakib Rachid, a confirmé les propos de la famille de Aïssa, précisant que ce dernier était enregistré au niveau du consulat algérien et « n?avait aucun problème ni avec les autorités algériennes ni avec celles de Nouakchott ». Le diplomate a également confirmé que l?arrestation de Aïssa Smaïl a eu lieu environ un mois avant l?attaque de la caserne de Lemgheity, à Zouerat, ajoutant que ce cas n?est pas le seul puisque « plusieurs » autres ressortissants algériens ont fait l?objet d?« arrestations similaires » par les services de sécurité. « Nous avons demandé des informations aux autorités, mais pour l?instant nous attendons les réponses (...). Ce climat a un peu perturbé la quiétude de nos ressortissants installés en Mauritanie », a déclaré notre ambassadeur à Nouakchott. Pour sa part, l?avocat Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion des droits de l?homme (CNCPDH), saisi (pour être constitué avocat) par la famille de Aïssa Smaïl, a lui aussi interpellé le ministère des Affaires étrangères. « Les informations que j?ai pu avoir confirment qu?il y a eu des dépassements. Aïssa Smaïl a été arrêté tout simplement parce que, sur le répertoire qu?il portait sur lui, ils (responsables mauritaniens) ont trouvé le numéro de son ex-beau-frère présumé terroriste. Il est vrai que Smaïl était marié à une Mauritanienne avec laquelle il a divorcé et, forcément, il devait avoir le numéro de téléphone de son beau-frère (...). L?argument ne tient vraiment pas la route (...). J?ai saisi le ministère des Affaires étrangères en lui demandant de faire en sorte que notre ambassadeur soit chargé pour exiger des explications à Nouakchott. Je sais que Aïssa Smaïl n?est pas le seul cas, mais plusieurs autres Algériens vivent la même situation », a déclaré Me Farouk Ksentini en déclarant prêt à faire le voyage en Mauritanie pour s?enquérir de la situation sur place d?autant qu?il se constituera avocat pour certains de nos compatriotes. De son côté, l?ambassadeur de la Mauritanie a refusé tout commentaire sur le sujet en dépit de nos nombreuses sollicitations. Il a chargé sa secrétaire pour nous dire qu?« il n?a pas de temps pour répondre » à nos questions. Force est de croire que les Algériens sont devenus indésirables en Mauritanie comme si le terrorisme dans ce pays n?a qu?une seule origine : l?Algérie. Il est à rappeler que les véritables terroristes ont toujours utilisé le nord du Mali, du Niger et de la Mauritanie comme lieux de passage sans que les autorités de ces pays soient capables de leur barrer la route. La misère qui règne dans ces régions a facilité l?entretien de liens (familiaux, politiques et idéologiques) entre le GSPC et les chefs de tribus, les contrebandiers et même certains pontes des régimes créant des no man?s land incontrôlables. Ce qui est certain, c?est le fait que les véritables terroristes recherchés réellement pour leurs activités criminels ne viennent pas au niveau de leur ambassade pour effectuer leur enregistrement. Grâce à la manne financière qu?ils détiennent, ils réussissent à corrompre les responsables locaux afin d?obtenir des papiers du pays d?accueil et circuler ainsi librement.


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