Algérie - Revue de Presse

« Connaître la valeur de rien »



Plus de 3000 morts et presque 50 000 blessés en neuf mois de cette année. C?est un chiffre qui dépasse celui des victimes du séisme de Boumerdès en mai 2003 et celui des inondations de Bab El Oued en novembre 2001. En principe, cela devrait être assez pour dissuader les automobilistes-chauffards, sensibiliser les piétons imprudents et alerter - au plus haut point - les pouvoirs publics confinés jusque-là à apporter un traitement théorique à ce grave problème. Aux situations exceptionnelles, il faut des mesures et des moyens exceptionnels. Oscar Wilde écrivait : « Qu?est-ce que le cynisme ? C?est connaître le prix de tout et la valeur de rien. » Et c?est bien le cas en Algérie lorsqu?on évoque les dommages financiers de l?ordre de 400 millions de dollars par an subis par l?Etat. Ou encore les surcoûts de la prise en charge des accidentés de la route estimés à 25% du budget du ministère de la Santé. Constitutionnellement, l?Etat est là pour assurer l?ordre, la sécurité et la santé publique à ses citoyens. En cela, le principe universel est de veiller sur « l?homme, tout homme et tout l?homme ». Actuellement, les pouvoirs publics donnent l?impression qu?ils gèrent une simple comptabilité des prix humains sans un réel effort de redressement de la situation. Car au chiffre effroyable de morts et de décès, s?ajoute, aussi, celui de 3000 handicapés par an provoqués par les accidents de la route. On ne peut s?empêcher de poser la question : quel avenir social pour cette catégorie de la population dans un pays où les gens jouissant de toutes leurs facultés physiques et humaines ont déjà du mal à affronter les tracasseries du quotidien ? Et lorsqu?on nous apprend que l?Algérie est classée au quatrième rang après les USA, l?Italie et la France sur le registre des accidents de la route, les Algériens aimeraient bien bénéficier des offres et avantages que procurent ces pays à leurs citoyens. Si bien qu?on est tenté de prendre un raccourci pour expliquer que le fait que 87% des causes des accidents survenant en Algérie reviennent à l?élément humain, c?est que celui-ci a besoin d?un contrôle technique avant celui des véhicules, des routes et de tout autre support matériel.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)