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Conjurer et non conjuguer les périls




Conjurer et non conjuguer les périls
Irons-nous vers une bipolarisation de la vie politique avec d'un côté ceux qui sont au pouvoir et de l'autre ceux qui sont dans l'opposition version «Mazafran» ' Ce serait trop simple de faire une telle lecture. Ce serait également trop simple de faire croire que dès lors que ceux qui ne sont pas au pouvoir se sont réunis, cela voudrait signifier qu'ils sont unis.Réunis ne veut pas dire unis. Réunion ne veut pas dire alliance. Opposition ne veut pas dire résistance. Les discours qui émanent de part et d'autre de la ligne de grande fracture entre le pouvoir et l'opposition véhiculent ces temps-ci des thèses porteuses de menaces. La fracture ne sépare pas des idéologies comme cela pouvait être et comme cela l'a déjà été. Apparemment, il s'agirait pour cette nouvelle opposition de faire hiberner ses divisions internes pour concentrer le tir sur le pouvoir (le régime ') et de créer les conditions pour que se réalise l'un des deux scénarios suivants.Le scénario qui serait dans les «têtes» serait celui par lequel le président Zeroual s'était senti contraint à poser sa démission. Une drôle de démission d'ailleurs puisqu'il continua à gérer le pays et à prendre des décisions alors que moralement il avait démissionné et que toujours moralement il n'était plus président de la République. Il aurait retardé son départ pour permettre la négociation entamée avec Bouteflika à savoir que celui-ci couvrirait l'accord «ANP, AIS».Une démission de Zeroual permettrait de relancer le jeu, d'ouvrir le jeu. Le deuxième scénario serait celui de l'intervention de l?armée pour arrêter le processus électoral. On ne serait pas tout à fait dans la ré-édition du cas de janvier 92, car il n'y a pas de parti quasi dominant par des victoires électorales. Le FLN est divisé, et il appartient à plusieurs chapelles. De part et d'autre, les deux camps invoquent les menaces extérieures pour justifier leurs démarches.Ceux qui sont au pouvoir véhiculent la thèse selon laquelle il faudrait absolument garantir la stabilité politique pour ne pas subir la menace d'une instabilité recherchée. La stabilité politique passe bien sûr par stabilité du pouvoir c'est-à-dire des hommes, c'est-à-dire par la reconduction du Président. Pour l'autre camp, celui qui avait milité pour l'empêchement d'un quatrième mandat, c'est la présidence à vie qui est la cause d'une déstabilisation telle que celle connue par l'Egypte, la Tunisie, la Syrie, la Libye.De toute façon, nous sommes devant un dialogue de sourds. Les enjeux sont trop importants, et il faudrait craindre d'entendre une première rafale qui plongera le pays dans un début de chaos. Nous ne sommes plus dans le contexte où l'armée interviendra à nouveau pour réprimer des manifestations qui ont une coloration politique. Nombre d'analystes sont d'accord pour dire qu'il serait dangereux pour le pays qu'intervienne l'armée pour disperser les foules. L?armée a pour mission d'anéantir l'adversaire, de vaincre. On ne peut pas anéantir les populations.




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