Algérie

Conjoncture pétrolière



Greenspan calme le marché Les prix du pétrole ont opéré un important mouvement de recul durant la semaine écoulée. Entre la journée du lundi 4 avril, où de nouveaux records ont été battus, et vendredi, jour de la clôture hebdomadaire des marchés, les prix ont cédé près de 5 dollars, aussi bien à New York qu?à Londres. Ce recul est dû essentiellement aux propos tenus mardi par le président de la Réserve fédérale (FED), M. Alan Greespan, et les chiffres du rapport hebdomadaire publié mercredi par le Département américain du pétrole qui a noté une production assez importante de l?essence due à une activité intense des raffineries américaines. Cette dernière donnée a rassuré le marché sur l?offre du carburant à l?approche de la saison des vacances, même si les stocks ont accusé un recul. La production enregistrée dans les raffineries américaines est très proche de la demande (8,6 mbj contre 9,1 mbj) et les importations devraient faire l?appoint sans difficulté. La hausse importante des cours la semaine d?avant était due essentiellement à des incidents au niveau de raffineries qui alimentent le marché américain, et ce, même si le rapport de la banque d?affaires Goldman Sachs a renforcé le mouvement haussier. Le rapport a noté aussi une progression des stocks de pétrole brut qui devrait agir comme un calmant pour le mouvement des prix. La semaine dernière, les incidents dans la raffinerie de BP au Texas avec près de 460 000 b/j et celle d?Amuay au Venezuela avec 635 000 b/j, dont les productions sont destinées au marché américain, ont renforcé la crainte d?une pénurie d?essence. Sur un autre registre, en matière de conjoncture, les déclarations de M. Greenspan ont agi comme un calmant pour le marché, poussant même les prix vers le bas assez rapidement. Du lundi, la journée des records à New York comme à Londres avec des cotations respectives de 58,28 dollars le baril et 57,65 dollars pour le brent, au vendredi, les prix ont cédé environ 5 dollars par baril. A New York, le light sweet crude était coté, vendredi 8 avril, à 53,50 dollars le baril vers 16h GMT contre 58,28 dollars le baril, lundi 4 avril, soit une baisse de 4,78 dollars en 4 jours. A Londres, le brent était coté, vendredi, à 53,60 dollars le baril vers 16h GMT contre 57,65 dollars le baril, lundi 4 avril. Ces variations dans un temps très court dénotent de la volatilité du marché et d?une instabilité qui gêne aussi bien les pays producteurs, notamment ceux de l?Opep, que les pays consommateurs qui ne maîtrisent plus leurs prévisions. Mais les déclarations mardi dernier de M. Alan Greespan, même si elles ne vont pas stabiliser à coup sûr le marché à court ou à moyen terme, engagent les différents acteurs vers des solutions incontournables pour atteindre la stabilité du marché tant recherché. Elles anticipent en quelque sorte sur des solutions durables pour le marché pétrolier. Résultats à long terme Le président de la FED, dont les propos ont toujours beaucoup d?influence sur les marchés, avait estimé que la contrainte de l?approvisionnement en énergie était la plus mauvaise depuis une génération et qu?elle avait donné lieu à une frénésie des prix avec des effets importants sur l?économie. Mais ces prix élevés vont pousser aussi bien les entreprises que les consommateurs à trouver des moyens pour économiser l?énergie, a-t-il ajouté. Selon M. Greenspan, de nouvelles habitudes de consommation ont été observées chez les Américains, ces derniers temps. « Des prix plus élevés ces derniers mois ont ralenti la croissance de la demande de pétrole, mais seulement d?une manière assez modeste », a-t-il indiqué. Ceci est un effet de l?augmentation des prix de l?essence, elle-même due à la faiblesse des capacités de raffinage. M. Greenspan a relevé la faiblesse des capacités de raffinage couplée à la marge étroite qui existe entre l?offre et la demande de pétrole brut dans le monde. Mais il considère, toutefois, que les prix élevés constatés actuellement vont permettre, grâce aux opportunités de profits, deux choses importantes : ils vont donner des signaux aux opérateurs pour qu?ils investissent afin d?équilibrer l?offre et la demande et ils vont stimuler la recherche et le développement qui permettront de nouvelles approches pour la production et l?utilisation de l?énergie, et notamment les sources énergétiques alternatives qui deviendront économiquement viables. Mais ces hypothèses ne donneront de résultats qu?à long terme. A court et à moyen terme, beaucoup d?analystes misent sur un recul de la demande pour stabiliser le marché. Et si l?on se base sur les propos du président de la FED, les premiers signes d?un ralentissement de la demande sur le marché américain commencent à être visibles. Mais ceci est valable pour le facteur essence. Pour le pétrole brut, la tension risque de se maintenir avec une forte demande en provenance d?Asie. Et l?économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) a indiqué, jeudi dernier, que « le marché pétrolier va rester tendu et les prix élevés et fluctuants vont continuer à présenter un risque sérieux pour l?économie mondiale ». Le recul de la croissance économique mondiale attendu à cet effet serait de 0,7 à 0,8 point de pourcentage d?ici 2005-2006, selon le responsable du FMI qui a considéré que le scénario d?un baril de pétrole à plus de 100 dollars ne semble pas incongru. Le FMI prévoit une persistance des prix élevés du pétrole pour les décennies à venir principalement due à la demande en provenance des pays d?Asie, comme la Chine et l?Inde.
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