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Congrès international féminin de la tariqa alawiya à oran


Congrès international féminin de la tariqa alawiya à oran
L'ancien ministre s'est attaqué à la mondialisation et à l'instrumentalisation de la religion dont les dégâts dans la société sont immenses.Le Congrès international féminin de la Tariqa Alawiya, qui se tient au Centre des conventions d'Oran depuis deux jours, a donné lieu, hier, à des débats et des échanges autour de thèmes liant éducation, éthique, féminin, ou encore tradition et modernité. La problématique soulevée autour de l'éducation et éthique mettant en exergue "un monde en pleine mutation" et de s'interroger sur "comment promouvoir une éducation consciente pour transmettre les valeurs humaines" a été au centre des interrogations sur l'école et l'éducation de manière plus générale.Ainsi, l'un des communicants, en l'occurrence l'ancien ministre dans le gouvernement Hamrouche, Mustapha Cherif, a construit son intervention sur la nécessité d'introduire dans l'éducation le concept "du mieux vivre ensemble", sur lequel repose en partie ce congrès de la tariqa soufie. Mais c'est surtout un Mustapha Cherif offensif qui est apparu lorsque Liberté l'a interrogé sur la responsabilité de l'école algérienne dans la "propagation" de l'idéologie extrémiste et ses dérives. Une responsabilité qui, selon l'ancien ministre, n'incombe pas entièrement à l'école, mais qui est "une politique, collective, et c'est l'ensemble des acteurs et des composants de la société qui en sont responsables". Quant à savoir si l'éducation religieuse, dans ce contexte et à cause des dérives, comme rappelé lors des débats, peut avoir toujours une place dans l'éducation, Mustapha Cherif, sans aucune hésitation, dira que "l'éducation civique et l'éducation religieuse doivent être enseignées avec le sens de l'ouverture et de l'équilibre". Rappelant à cet instant qu'en Algérie, "les citoyens restent attachés à cet islam ancestral, l'islam du juste milieu, de l'ouverture, malgré les interférences idéologiques de toutes parts qui affaiblissent les musulmans".Mais, "le juste milieu de son analyse" est de mettre en relief non pas les dérives au sein de l'école, mais "deux extrémismes" qu'il nomme et met dos à dos, car porteurs de menace pour l'éthique, les valeurs humaines et les racines, selon lui. Et l'orateur de s'expliquer : "Nous sommes pris entre deux défis, deux menaces, la dépersonnalisation, l'aliénation à cause d'une mondialisation déshumanisante et marchande, et l'autre qui instrumentalise la religion, qui sclérose et qui fige de manière odieuse et outrancière un bien commun qui s'appelle la spiritualité, et c'est une responsabilité collective parce que ce qui est commun aux êtres humains, c'est la raison, le savoir, la science et la connaissance." Mustapha Cherif ira plus loin en nous déclarant sans les nommer que "nous ne voulons pas que les gens nous ressemblent, nous voulons la justice. L'autre aussi n'a pas à imposer son point de vue, certains veulent nous couper de nos racines et d'autres du progrès. L'important est d'articuler ces valeurs : progrès, racines et justice". En fin de journée, des tables rondes étaient programmées autour du rôle de la femme dans la culture de la paix, l'éducation avec, néanmoins, cette question de savoir s'il est juste de faire porter à la femme seule le poids de la transmission de ces valeurs.D. L.


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