Algérie - Revue de Presse


Le bourbier ivoirien La Côte d?Ivoire est en proie à sa plus grave crise politico-militaire depuis le déclenchement d?une rébellion armée en septembre 2002 contre le régime du président Laurent Gbagbo. Le pays est coupé en deux, les rebelles contrôlant la moitié nord. Les accords de paix de janvier 2003 restent inappliqués. Le 4 novembre, en violation des accords de paix, le régime Gbagbo a relancé le conflit en bombardant des positions rebelles. Deux jours plus tard, au cours d?un raid, l?aviation ivoirienne a tué neuf soldats français de la force d?interposition Licorne. En représailles, l?armée française a détruit les appareils ivoiriens, déclenchant quatre jours de violentes manifestations et exactions antifrançaises et des affrontements avec l?armée française. Quelque 8000 Occidentaux, en majorité des Français, ont fui le pays. L?UA a confié une médiation au président sud-africain Thabo Mbeki. Le président sud-africain réussira-t-il là où la diplomatie onusienne a échoué ? L?espoir reste permis d?autant que Thabo Mbeki jouit d?un préjugé favorable auprès du président Gbagbo et des chefs de la rébellion. La preuve : les Casques bleus de l?ONU et les forces armées ivoiriennes (Fanci) devaient commencer hier leurs premières patrouilles conjointes à Abidjan, en vue de sécuriser les populations d?Abidjan et leurs biens. Les soldats français de l?opération Licorne n?y sont pas associés. Le 6 décembre, au terme d?une visite de cinq jours en Côte d?Ivoire, le médiateur de la crise ivoirienne, le président sud-africain Thabo Mbeki, avait annoncé un accord de toutes les parties sur quatre propositions, dont le retour à la sécurité à Abidjan. L?autre élément de nature à apaiser les tensions est en rapport avec la décision du Conseil de sécurité de l?ONU de reporter l?entrée en vigueur des sanctions contre les personnalités responsables du blocage du processus de paix. Pas d?interdiction de voyager ni de gel des avoirs avant le 10 janvier 2005. L?alerte a, toutefois, été chaude dans les jours qui ont précédé ou suivi le 15 décembre, échéance fixée par la résolution 1572 pour l?entrée en vigueur des sanctions individuelles à l?encontre des personnalités ivoiriennes responsables du blocage du processus de paix dans leur pays. Ce n?est, en effet, qu?après d?âpres discussions que le mandat avait été donné à Abdallah Baâli, ambassadeur d?Algérie et président du Conseil, pour préparer une déclaration sur les grandes lignes de la position onusienne. Ce qui fut fait le 16 décembre. Le document, lapidaire, s?est ainsi contenté d?annoncer la mise en place d?un comité d?experts chargé de dresser la liste des personnalités ivoiriennes qui seront frappées par les sanctions individuelles. Il a également noté « les perspectives encourageantes » de la médiation de M. M?beki, tout en assurant que « le Conseil de sécurité suivra avec vigilance la pleine application des engagements pris vis-à-vis du médiateur de l?Union africaine ». Cette pirouette diplomatique signifie que l?ONU attendra jusqu?au 10 janvier 2005, (date à laquelle le rapport Mbeki sera examiné par le Conseil de paix et de sécurité de l?UA) pour publier sa liste. Une épée de Damoclès au-dessus de la tête des acteurs ivoiriens, en somme.


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