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Conflit libyen : L'Otan prête à venir en aide au Gouvernement d'union nationale



Mauvaise nouvelle pour Khalifa Haftar. En plus d'affronter la Turquie, il risque d'avoir bientôt affaire aussi à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).Dans une interview accordée, jeudi au quotidien italien La Repubblica, le secrétaire général de cette organisation, Jens Stoltenberg, a ouvert en effet la porte à un soutien de l'Otan au Gouvernement d'union nationale (GNA). Evoquant les conflits en Syrie et en Libye, Jens Stoltenberg a insisté sur le fait que l'Otan soutient les efforts de paix dans ces deux pays déployés par l'ONU.
Mais dans le cas de la Libye, il a précisé que «cela ne signifie pas que nous pouvons mettre dans le même sac le gouvernement Al Sarraj, reconnu par l'ONU, et Haftar». «Pour cette raison, l'OTAN est prête à venir en aide au gouvernement de Tripoli», a déclaré le responsable de l'Otan.
A une question sur la politique «unilatérale» d'Ankara en Syrie et en Libye, il a rappelé l'importance de la Turquie. «L'OTAN compte 30 alliés et nous pouvons avoir des divergences sur de nombreux sujets, cependant Ankara est un membre important de l'Alliance», a-t-il soutenu. En clair, l'Otan ne voit pas d'un mauvais ?il la présence de la Turquie en Libye. Ou du moins l'Organisation ferme l'?il sur ces agissements.
L'éventualité d'un soutien de l'Otan au GNA est confirmée par la conversation téléphonique que Jens Stoltenberg a eue le même jour avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Il a fait savoir que «l'Otan est prête à aider la Libye à accroître ses capacités de sécurité et de défense». Le secrétaire général de l'Otan a précisé qu'il s'agissait là d'une demande formulée par le Premier ministre du Gouvernement de l'union nationale (GNA), Fayez Al Sarraj.
Les déclarations de Jens Stoltenberg interviennent à un moment où l'ONU s'emploie à trouver un successeur à l'ancien envoyé spécial de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, démissionnaire début mars. A ce propos, les Nations unies reconnaissent les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour trouver un remplaçant. «C'est une affaire compliquée qui ne dépend pas que du secrétaire général, mais aussi des membres des Nations unies et de son Conseil de sécurité», a déclaré jeudi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général António Guterrres.
L'ONU ne réussit donc pas encore à s'accorder sur un successeur, malgré l'urgence de la situation libyenne. La radio française RFI, citant des sources à l'ONU, affirme néanmoins qu'un quasi-consensus a été trouvé autour de la proposition de la Ghanéenne Hanna Tetteh. Diplômée en droit, Mme Tetteh occupe actuellement le poste de représentante spéciale de l'ONU auprès de l'Union africaine et dirige le bureau des Nations unies auprès de cette instance (Unoau). Elle a été facilitatrice du forum de haut niveau pour le règlement du conflit au Soudan du Sud entre 2017 et 2018.
António Guterres avait, rappelle-t-on, proposé d'abord à ce poste l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, aussitôt le départ de Ghassan Salamé annoncé. La candidature de l'Algérien avait fait consensus avant que les Etats-Unis ne se rétractent et émettent un veto.
Les Emirats arabes unis et de l'Egypte ont fait beaucoup de lobbying à Washington pour que les Américains s'opposent à la désignation de Ramtane Lamamra. António Guterres avait alors proposé le Slovaque Miroslav Lajcak, mais l'ONU a été devancée par l'Union européenne qui le nomme envoyé spécial pour le dialogue entre la Serbie et le Kosovo.
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