Algérie - Revue de Presse

Conflit israélo-palestinien



Grève de la faim des prisonniers Quelque 8000 prisonniers palestiniens, incarcérés dans les prisons israéliennes, ont entamé depuis deux jours un vaste mouvement de protestation, afin d?attirer l?attention de la communauté internationale sur les conditions inhumaines de leur détention. Dans ce cadre, ils ont décidé une grève illimitée de la faim. Ils réclament la suppression des vitres les séparant de leurs parents durant les visites, l?installation de téléphones publics dans les prisons, la fin des fouilles corporelles humiliantes et des punitions en salles spéciales très étroites. D?après le porte-parole de l?administration pénitentiaire, Ian Domintz, plus de 50% des prisonniers ont refusé leurs repas dès le premier jour. Ce mouvement touche les prisons de Nafhah et Eshel (dans le sud d?Israël) ainsi que celle de Hadarim (au nord de Tel-Aviv). Les grévistes se nourrissent uniquement de liquides, notamment de lait, a ajouté le porte-parole. D?après des sources palestiniennes, le mouvement de grève touche toutes les prisons israéliennes où sont détenus des Palestiniens. Le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Tzahi Hanegbi, cité samedi par la radio publique, a affirmé : « Nous ne céderons rien, de mon point de vue, ils (les grévistes de la faim) pourront continuer leur mouvement jusqu?à ce que mort s?en suive. » « Toutes les demandes des terroristes visent en fait à faciliter l?organisation d?attentats dans les prisons », a-t-il ajouté. Les détenus -dont environ 600 condamnés à la prison à vie- ont annoncé qu?ils envisageaient de se nourrir uniquement de liquides en menaçant de se « transformer en martyrs » en se laissant mourir. Dans une autre déclaration à la radio publique israélienne, le même ministre a affirmé : « Ils (les prisonniers) n?obtiendront rien (...) Ni moi-même, ni le Premier ministre (Ariel Sharon), ni le gouvernement, ni l?administration pénitentiaire ne sont prêts au moindre compromis avec eux. » La répression des prisonniers a commencé dès le premier jour, par la confiscation de leurs appareils électriques, tels les radios et les téléviseurs. Ils ont, par ailleurs, été privés de journaux et de visites. Cette répression risque de prendre un caractère plus violent dans les jours à venir. Depuis la signature des accords d?Oslo entre l?OLP et Israël en 1993, les gouvernements israeliens successifs ont utilisé la question des prisonniers palestiniens comme élément de pression sur l?Autorité palestinienne. Le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï a, quant à lui, indiqué que tout progrès dans le processus de paix dépend de la libération des prisonniers. « La libération des prisonniers constitue une condition essentielle pour toute solution ou progrès dans le processus de paix », a-t-il souligné dans un communiqué. Le ministre palestinien chargé du dossier des prisonniers, Hicham Abdelrazak a, de son côté, annoncé des manifestations de soutien dans les territoires occupés. « Cette grève de la faim n?a pas un caractère politique. Il s?agit d?une lutte pour les droits fondamentaux », a-t-il affirmé aux journalistes à Ghaza en précisant que le mouvement allait s?amplifier cette semaine. Des tentes de protestation ont été montées dans différents endroits des territoires palestiniens. A Ghaza, en signe de solidarité avec l?ensemble des détenus palestiniens, des membres de familles de prisonniers se sont réunis au siège de la Croix-Rouge internationale. Certains nous ont livré leurs impressions. Zineb Abou Aïcha, une femme de 65 ans, dont le fils Mahmoud âgé de 20 ans, a été arrêté au niveau du passage frontalier de Raffah, nous a relaté les larmes aux yeux l?histoire de l?arrestation de son fils qui n?a pas été encore jugé. Incarcéré depuis 5 mois, il a été inculpé d?appartenance au Djihad islamique. « Depuis son incarcération nous n?avons pas de ses nouvelles. Personne n?a pu lui rendre visite. Je suis très inquiète pour lui. Nous espérons que cette grève de la faim aidera les prisonniers à jouir de conditions de vie humaines. Tout le monde a parlé des atrocités de la prison d?Abou Ghraïb mais personne ne se rappelle de ces milliers de prisonniers palestiniens qui souffrent depuis des années dans les prisons israéliennes. Il faut que cela cesse. » Nadir Badaoui, un père de famille dont le fils Moussa, âgé de 25 ans, condamné à perpétuité, nous a affirmé quant à lui : « Nous avons tout essayé pour convaincre nos enfants de geler cette grève jusqu?à la fin de la saison estivale. Avec le manque de nourriture pendant ces grandes chaleurs les risques encourus sont énormes. Rien à faire, ils sont décidés à aller jusqu?au bout pour obtenir gain de cause. » Sur le terrain, deux Palestiniens ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi, lors d?un raid mené par un hélicoptère israélien dans le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Ghaza.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)