Algérie - Revue de Presse


Quel est le meilleur garant d?une presse libre si ce n?est une justice indépendante du pouvoir politique et du pouvoir de l?argent ? Et que vaut l?indépendance de l?appareil judiciaire si celle-ci n?est pas consolidée et défendue par une presse libre ? L?interdépendance et l?interaction entre ces deux secteurs névralgiques doivent être une donnée palpable et vérifiable dans un système qui défend la liberté individuelle et la liberté d?expression. Donner à la justice son indépendance et permettre en parallèle l?émergence d?une presse libre, c?est là un des grands chapitres de la réforme politique et économique engagée par Mouloud Hamrouche au début des années 1990. Le rêve de voir l?Algérie basculer dans la cour des nations libres n?a duré qu?un temps. Le temps de s?apercevoir que le système mis en place par Hamrouche a mésestimé les capacités de nuisance de la nébuleuse islamiste avec ses relais extérieurs et la puissance des barons de la finance et du commerce informel. Depuis la disparition de Mohamed Boudiaf, le président du HCE assassiné à Annaba, le système en place n?a pas cessé de remettre en cause les acquis démocratiques, en faisant notamment de la justice une arme contre la presse indépendante. Une hérésie politique que les tenants du système ont mise en branle dans le seul but de se maintenir au pouvoir. L?arrivée de Abdelaziz Bouteflika à la magistrature suprême ne fera pas changer la donne. Au contraire, le président Bouteflika aggravera les peines à l?encontre des journalistes à travers l?amendement du code pénal au cours de son premier mandat. Magistrats et journalistes se retrouvent aujourd?hui dos à dos, dans une situation conflictuelle. Un scénario que les deux corps professionnels n?auraient jamais imaginé quinze ans auparavant et qui s?illustre actuellement par cette tendance qu?ont les magistrats de faire le procès de la presse ou des journalistes qui, à longueur de colonnes, accusent les magistrats de tous les maux. Magistrats et journalistes se font mutuellement tort. Le problème est politique. Il relève de la bonne gouvernance.


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