Algérie - 08- La guerre de libération

CONFÉRENCE SUR “LES LIBÉRAUX, CES PASSEURS DE RIVES PENDANT LA RÉVOLUTION ALGÉRIENNE” Un rappel de l’histoire… pour l’Histoire


CONFÉRENCE SUR “LES LIBÉRAUX, CES PASSEURS DE RIVES PENDANT LA RÉVOLUTION ALGÉRIENNE”  Un rappel de l’histoire… pour l’Histoire




Cette rencontre a permis à l’assistance, de connaître cette catégorie d’Européens, “ces individus, puis groupes qui se sont formés et qui ont cherché à établir des voies de dialogue avec les Algériens pour qu’il y’ait concertation et non confrontation, mais leurs voix n’ont pas été entendues”

“Les Libéraux, ces passeurs de rives pendant la révolution algérienne”, tel a été l’intitulé de la rencontre qui s’est déroulée en ce samedi, à la librairie Chaib Dzaïr de la rue Pasteur à Alger.

Un thème dont dira le modérateur, Sid Ali Sakhri, faisant partie de ces “totems” nécessaires pour aborder parfois des sujets quelque peu tabous, notamment lorsqu’ils ont trait à la guerre de Libération nationale. Animée par la concision et l’humilité de l’archevêque d’Alger Monseigneur Henri Teissier et par la précision du détail et les recherches approfondies de l’historienne et auteure Barkahoum Ferhati, la rencontre a permis à la nombreuse assistance, venue s’enrichir et s’abreuver de savoir, de connaître cette catégorie d’Européens.

“Ces individus, puis groupes qui se sont formés et qui ont cherché à établir des voies de dialogue avec les Algériens pour qu’il y ait concertation et non confrontations, mais leurs voix n’ont pas été entendues”, dira Monseigneur Teissier qui a parcouru d’une manière sommaire les différents groupes qui se sont constitués pour appeler à la justice et venir en aide au peuple algérien spolié et colonisé.

Se référant à deux ouvrages qu’il a conseillé de lire pour approfondir la question Frères et compagnons de Rachid Khettab et Le choix de l’Algérie de Pierre et Claudine Chaulet, il a dévoilé des noms connus et d’autres peu: Pierre Chaulet, Jacques Chevalier, maître Pierre Popie, Mgr Duval, Mahfoud Keddache, Salah Louanchi, le père Scotto… Et des groupes et associations actifs et sensibles à la cause algérienne: “Les Scouts chrétiens” qui établissent des rapports avec les scouts musulmans algériens pour défendre la même cause; l’action sociale et les services sociaux qui jouent un rôle important au niveau des bidonvilles et des habitats précaires d’une population spoliée de tous ses biens et laissée pour compte; les assistantes sociales telles Marie-René Chené qui activait au centre social de Bérardi d’Hussein Dey, Germaine Tillon, Emma Serra, Simone Galice…

À son tour, Mme Barkahoum Ferhati, docteur en histoire et civilisations, ancienne directrice du musée Etienne- Dinet de Bousâada, a abordé avec minutie la naissance et l’évolution de ces “Libéraux” qui, dira-t-elle sont “des intellectuels et des figures de proue des différents courants laïcs et religieux qui vont s’éveiller à leur responsabilité: humanistes, progressistes, mais surtout chrétiens, se distinguant par des personnalités comme Mgr Duval, qui fut l’un des piliers spirituels de ce courant, ou encore la figure emblématique du professeur André Mandouze”.

Au départ, ce n’était pas des groupes structurés, mais juste un travail individuel et à portée sociale, mais les choses ont évolué et notamment avec "la création, en 1951, de l’Intergroupe des Libéraux" à l’Assemblée algérienne. Elle était à l’initiative de Jacques Chevallier, Ferhat Abbas et Abderrahmane Farès.

À travers son riche travail de recherche fort documenté, elle citera les différents organes de presse, revues et personnages-clé de ce mouvement qui mérite intérêt et approfondissement: L’Espoir Algérie, Consciences algériennes, Consciences maghrébines, Vie nouvelle…

Elle s’emploiera à faire connaître et à sortir de l’ombre ces femmes et ces hommes qui ont œuvré pour que Justice soit faite et qui ont été, eux aussi, tous comme les Algériens, maltraités, bannis, traités de traîtres, et même torturés dans les geôles, les prisons et les centres de torture tels la villa Susini et autres lieux qui ont encore bien des histoires à dévoiler; comme l’a si bien dit Abdelmalek Sayad: “Le libéral paraît plus dangereux que le colonisé, car le danger constitué par le colonisé est prévu par le système”, alors que ce libéral européen est “celui qui éveille les consciences parce que la sienne a résisté à l’épreuve. Le Libéral accule l’Ultra. Il porte mauvaise conscience à sa société.”

Et c’est donc en ce sens qu’ils ont eu le mérite de résister et qu’ils ont aujourd’hui le droit d’être cités, et nous, le devoir d’en parler.

Un devoir de mémoire…


Photo: La conférence a été animée par Monseigneur Teissier. ©D. R.

Samira Bendris



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