Algérie

Conduite en état d’ivresse et excès de vitesse



Les causes d’une hécatombe routière à Tlemcen Le bilan des accidents de la route ces deux dernières années dans la wilaya de Tlemcen est alarmant: il a été multiplié par dix. Les axes les plus meurtriers sont ceux reliant Tlemcen à Maghnia, Tlemcen à Beni-Saf et Tlemcen à Aïn Témouchent, comme le démontrent les statistiques fournies par la Gendarmerie nationale. Les accidents survenus sur l’axe Tlemcen-Maghnia sont manifestement dus au fait que la RN35 connaît un très grand trafic aggravé par la conduite irresponsable des «hallaba» disposant d’un parc roulant vétuste et ne respectant ni code de la route ni les autres automobilistes. Pressés par le temps, ces véhicules sont devenus de véritables engins de la mort, et s’ils venaient à être contrôlés par les services techniques, comme l’exige la loi, tous ces véhicules seraient purement et simplement retirés de la circulation. Parmi les autres causes des accidents meurtriers, particulièrement ceux survenus de nuit sur cet axe et sur celui de Tlemcen-Beni Saf et Tlemcen-Aïn Témouchent, signalons également le non respect du code de la route, l’excès de vitesse et la conduite en état d’ivresse. L’enquête que nous avons menée prouve que, faute de lieux de débits de boisson nocturnes, les jeunes et les moins jeunes se rendent soit à Béni Saf soit à Aïn Témouchent pour boire et passer du bon temps dans les différentes discothèques ou cabarets de fortune qu’offrent ces deux villes où les débits de boissons ferment à une heure tardive. Ainsi aux «Mille et une nuits» et au «Bel air», les parcs ne sont occupés en majorité que par les automobiles immatriculées dans la wilaya de Tlemcen. Ces deux boîtes ne fermant qu’à l’aube, les habitués reprennent la route en état d’ébriété pour les uns et en taxis clandestins pour les autres. Ce qui provoque, dans certains cas, des accidents à cause des excès de vitesse aggravés par l’alcool et la fatigue. Interrogés, les jeunes justifient ces périlleux déplacements par le fait qu’»à Tlemcen, ce genre de lieux a été fermé; nous n’avons ainsi plus où aller pour nous distraire, surtout les week-ends». Et d’ajouter: «Avant, on se rendait à El Ourit, à Mansourah, au plateau de Lalla Setti ou à Hennaya, ce sont des lieux qui offraient aux jeunes un cadre de distractions et de plaisir. Dans ces endroits, même si on ne buvait pas, on écoutait de la musique et on dansait jusqu’à une heure tardive de la nuit. Donc, on n’avait pas besoin de nous déplacer ailleurs ni prendre nos propres véhicules, le transport étant assuré par les taxis et les clandestins». Par ailleurs, depuis la fermeture «injustifiée» des bars et des restaurants d’El Ourit, du plateau de Lalla Setti, de Mansourah et de Hennaya, un autre phénomène est apparu, celui de la vente illicite des boissons alcoolisées qui connaît une prolifération sans précédent. Dans certains quartiers de Tlemcen, Hennaya, Ain Youcef et Chetouane, entre autres, ce sont des dizaines de revendeurs qui se sont installés, offrant de nuit diverses boissons à des prix très élevés et avec tous les risques encourus du fait que les jeunes boivent dans leurs véhicules respectifs tout en conduisant. Là aussi se trouve une autre cause des accidents de la circulation. Ainsi, l’interdit a généré la prolifération du commerce illicite des boissons alcoolisées au point où certains riverains se plaignent de cette nouvelle forme de nuisance et de tapages nocturnes. Il ressort de cette sinistre situation que les jeunes se demandent pourquoi ce fait accompli qui les contraint à se déplacer hors de Tlemcen pour boire au prix fort, tout en s’interrogeant sur les véritables raisons qui ont motivé les responsables locaux à fermer la majorité des débits de boissons. Pour les jeunes, «cette situation est inadmissible et, jusqu’à preuve du contraire, ce genre de commerce n’est pas interdit par les lois de la République», avant d’ajouter: «Imaginez que pour toute la wilaya de Tlemcen, il n’existe qu’un seul revendeur de boissons alcoolisées et qui ferme à 15 heures. Ce qui nous pousse à recourir aux vendeurs clandestins ou à nous déplacer à Beni Saf ou Aïn Témouchent pour nous approvisionner». Tous ces facteurs pèsent largement sur les causes des accidents de la route. Seule une décision réfléchie pour prendre en charge cette réalité pourrait atténuer le phénomène de la vente illicite des boissons et freiner les déplacements des consommateurs vers d’autres villes. Il existe des textes qui réglementent ce type de commerce et, au lieu de fermer les débits de boissons, qu’on sensibilise leurs gérants pour les faire respecter afin de canaliser tous ces jeunes vers des lieux réglementés, sécurisés et facilement contrôlables. B. Soufi
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