Conception du rôle des musulmans dans le développement culturel

Conception du rôle des musulmans dans le développement culturel Le rôle des musulmans dans le développement culturel est également fondé sur le principe d’égalité et de solidarité entre les hommes. Lorsque la justice règne, la paix s’installe, mais dans le cas contraire, les sociétés et les Etats sont en proie aux tensions, au fanatisme et au terrorisme. Les écrits relatifs aux «modes de gouvernement» dans la civilisation islamique ont largement traité de l’équité. On en cite l’ouvrage de Ibn Abi Arrabiaâ intitulé «Les gouvernants et la gestion des gouvernés» [«Soulouk Al-Malik fi tadbir Al-Mamalik», annotation du Dr Hamid Abdullah Rabie, le Caire, Dar Achaab, 1980], qui considère que l’équité est l’un des quatre piliers de la monarchie, en plus des piliers que représentent le monarque, les sujets et la bonne gouvernance. Cet auteur considère en effet que l’équité se présente sous trois aspects : les obligations des hommes envers Dieu, les obligations des humaines les uns envers les autres et leurs obligation envers leurs ancêtres.Notons que la définition de l’équité est simplement de souhaiter à autrui le bien que l’on souhaite à soi et soustraire autrui au mal auquel l’on voudrait être soustrait. En somme, l’équité consiste à parvenir à la solidarité sociale. Accomplir ce rôle à l’échelle de la société humaine revient à diffuser une culture susceptible de favoriser la lutte contre la pauvreté, que ce soit au sein de la même société ou à l’échelle des Etats, et à résoudre les autres problèmes liés à la famille, la femme et la jeunesse qui ont fait l’objet de rapports chrétiennes et islamiques et de comptes rendus internationaux. Plusieurs études ont, en effet, traité de ces problèmes de façon détaillée. Le développement culturel exige des hommes un attachement au principe qui prône la connaissance de l’autre, pour réussir à s’entraider dans la piété et la dévotion, au principe de l’unicité de l’origine de l’humanité, au principe d’égalité, d’équité et de solidarité. Cela signifie que la règle générale veut que les civilisations vivent en parfaite symbiose et non en conflit et que la société humaine, toutes composantes confondues, est appelée à agir dans le seul sens du bien-être de l’humanité. Une telle action est seule susceptible de permettre de contrecarrer la tyrannie des humains les uns envers les autres. Il va sans dire que la culture fondée sur cette vision pieuse est à même de remédier aux problèmes liés au radicalisme, vu qu’elle incite à «la modération» et au principe du juste milieu. Cette tendance permet de contribuer à la lutte contre les agressions de l’homme contre l’environnement. Aujourd’hui, il est certain que la notion de juste milieu se propage de plus en plus dans les milieux des experts et des politiques concernés par le développement, parallèlement au souci de réaliser le développement. Pour conclure nous disons que plusieurs questions s’imposent à nous relativement au rôle des musulmans dans le développement culturel dans le monde. Ces questions, auxquelles nous sommes tenus de répondre, sont liées aux exigences, aux modalités et aux mécanismes permettant d’atteindre cet objectif. Pour que le citoyen, chrétien ou musulman, puisse assumer sa mission dans le développement culturel, il est indispensable qu’il rentre dans un état d’éveil. Cette renaissance ne peut se concrétiser qu’en encourageant l’esprit d’initiative, en rehaussant l’esprit, en adoptant une approche rationnelle et en ayant une bonne culture incitant à donner l’exemple. L’accomplissement de ce rôle par les musulmans présuppose ka persévérance des leaders spirituels et intellectuels dans leur action visant à susciter la renaissance dans notre société, à contourner les aspects négatifs de sa réalité culturelle et à réussir à convaincre les dirigeants politiques d’adopter un projet de renaissance culturelle. L’accomplissement de ce rôle nécessite également de tisser les liens de coopération entre les croyants à travers le monde afin d’agir conjointement pour résoudre les problèmes qui se posent ç l’échelle mondiale, que ce soit au niveau de la sphère culturelle islamique ou au niveau des autres sphères culturelles. Dr Ahmad Sidki Dajjani