Algérie - Revue de Presse

Compagnie nationale de navigation



Une entreprise dans la tempête Le tribunal correctionnel de Sidi M?hamed, rattaché à la cour d?Alger, a prononcé hier cinq condamnations de 1 an de prison avec sursis à l?encontre de trois syndicalistes, dont l?ex-secrétaire général de la section syndicale, le sous-directeur des ?uvres sociales et le gérant de la coopérative d?achat de la Cnan. Le ministère public avait, dans son réquisitoire, demandé une peine de 5 années de prison ferme à l?encontre des prévenus, accusés d?avoir détourné près de 15 millions de dinars des caisses des ?uvres sociales de la compagnie maritime. Ce procès a été marqué par l?absence de la Cnan, dans la mesure où elle ne s?est pas constituée partie civile. Position qu?elle a également adoptée dans l?affaire du naufrage du navire Béchar, actuellement en instruction, où, à ce jour, aucune action dans ce sens n?a été enregistrée. En effet, depuis la présentation des cadres de la Cnan au procureur, puis au juge d?instruction, l?équipe dirigeante de la compagnie maritime n?a pas jugé utile de défendre les intérêts de l?entreprise à travers sa constitution en tant que partie civile ayant subi des dommages moraux, physiques et financiers à la suite du naufrage de novembre 2004 qui a eu pour conséquence la perte du navire Béchar, avec à son bord 18 marins, et celle du vraquier Batna, actuellement dans un état de dégradation avancée. En dépit du fait que les deux navires sont assurés, les deux naufrages ont causé des pertes financières énormes à l?entreprise maritime, déjà fortement affectée par un marché dominé par des compagnies privées, mais également par une gestion « controversée » de la flotte. Une gestion que passe actuellement au peigne fin une mission d?expertise dépêchée par les plus hautes autorités. L?envoi de cette commission a été décidé à la suite d?un rapport détaillé sur certaines « défaillances », transmis par les services de sécurité au président de la République. La mise en détention préventive de six cadres de l?entreprise, à leur tête le PDG, a poussé les pouvoirs publics à faire appel à un directoire provisoire dirigé par un ancien cadre de la compagnie dont la mission est de gérer les affaires courantes de la Cnan en attendant la fin de cette affaire. A signaler que vingt-deux personnes ont été inculpées par le magistrat instructeur près le tribunal d?Alger dans le cadre du naufrage du Béchar. Parmi ces dernières, cinq membres de la direction générale et le PDG ont été mis sous mandat de dépôt pour, entre autres, « non-assistance à personnes en danger » et ce après une enquête de deux mois menée par les services de la Gendarmerie nationale sur réquisition du parquet d?Alger. Ces inculpations ont suscité de nombreuses interrogations dans la mesure où elles n?ont touché que les cadres de la compagnie maritime, alors que, de l?avis des professionnels et même de ceux qui ont mené l?enquête, la responsabilité dans cette tragédie est partagée entre toutes les parties concernées par la sécurité portuaire, notamment l?Epal, les gardes-côtes, la marine et la capitainerie. En attendant que l?instruction de cette affaire soit terminée, les parents et proches des victimes attendent toujours d?être informés du contenu du rapport de la commission administrative, installée par le ministre des Transports pour faire la lumière sur le naufrage, et qui, à ce jour, est tenu secret.



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