Algérie

Commune de Rouiba



Le jardin botanique se meurt Le fameux jardin public plus que centenaire est situé au c?ur du tissu urbain de cette importante localité. Sa superficie, s?étalant sur plusieurs hectares, renferme une riche variété florale, dont certaines espèces rares sont protégées par les conventions internationales. Selon notre source, il existe au niveau de ce site naturel plus d?une cinquantaine d?espèces végétales répertoriées par les services des forêts. Il s?agit de végétaux, tels les mimosas, le pin d?Alep, le platane d?Orient, le palmier des Canaries, le bananier des Sages, l?acacias, la sophora à deux fleurs et bien d?autres encore, qui sont autant d?espèces soumises depuis fort longtemps à une déperdition effrénée due aux aléas du temps et à la main destructrice de l?homme. La seule pépinière qui assurait un tant soit peu la régénération de certaines plantes a été délocalisée par l?APC afin de récupérer le terrain d?assiette qui demeure encore en jachère. En fait, ce joyau bioclimatique, conçu initialement pour être un espace de détente et d?embellissement du paysage urbain, ne fait plus des heureux parmi les amoureux de la nature et du repos en plein air. Un coup fatal a été porté depuis fort longtemps à l?aspect originel des lieux. De ce jardin botanique, doté initialement d?un agencement harmonieux, et qui faisait jadis la fierté des habitants de Rouiba, il ne subsiste hélas qu?une végétation effacée derrière des piliers en béton érigés à la limite des surfaces en matériaux synthétiques, disputant paradoxalement à cet espace sa vocation naturelle d antan.« Il est désolant de voir avec amertume ce magnifique jardin dépérir de jour en jour depuis plusieurs années sans qu?aucune solution ne soit réellement concrétisée afin de remédier à ce désastre. » Tels furent les propos de certains citoyens que nous avons rencontrés sur les lieux. A cette négligeance avérée s?ajoute encore l?initiation par l? APC, dans les années 1990, d? un projet d?aménagement aux contours farfelus dont les travaux ont carrément hypothéqué la vocation, voire la survie, de ce fleuron de l?écosystème urbain.En fait, depuis plus d?une dizaine d?années, des quantités considérables de béton ont été injectées avec désinvolture sur les racines de cette richesse biologique. En outre, les choses se sont bien aggravées depuis, face à la démission de l?APC par rapport au sort de ce chantier, dans un sens ou dans un autre. En conséquence, cet espace vert a été désormais reconverti involontairement en terrain de prédilection des délinquants de tout acabit, qui s?adonnent en groupes à la consommation d?alcool et de psychotropes au milieu des herbes folles et des immondices. Cette situation controversée n?a pas manqué de provoquer l? ire et l?indignation de la population locale. « Des délits de tout genre sont commis en permanence à l?intérieur de ce jardin et au milieu de cette végétation sauvage. C?est devenu un lieu de débauche. Les adolescents qui fréquentent les lieux s?imprègnent déjà des méfaits de cette situation. Cela nous porte gravement préjudice », ont soutenu des retraités résidant à proximité des lieux.Néanmoins, devant autant de gâchis, l?administration locale semble enfin se ressaisir, en portant inscription d? un plan de réhabilitation de ce jardin public dans le sens de le concilier avec son aspect authentique. En fait, selon notre source, une étude est déjà prévue sur la base de documents techniques anciens illustrant les aménagements qui prévalaient initialement. Il est envisagé, en somme, de reconstituer la variété florale à l?intérieur des carrés de jardins longés au milieu par des allées de promenade et ponctués par des bancs publics. « Tous les éléments d? architecture et d? aménagement seront scrupuleusement réintégrés afin d? agrémenter ce lieu », a précisé notre source. Aussi, dans le but de tranquilliser les visiteurs, et particulièrement les familles, un poste de police est projeté à l intérieur de ce site. Une fois réalisé, ce projet sera d un apport certain à l? équilibre bioclimatique de cette microzone. L?amélioration du bien-être et du cadre de vie du citoyen devra, bien entendu, connaître une avancée conséquente. Toutefois, malgré l? ambition et la pertinence de ce programme auquel une enveloppe financière conséquente a été réservée, sa mise en ?uvre tarde paradoxalement à être amorcée. Ceci, à l? heure où les pouvoirs publics font de la préservation et de la promotion de l?environnement leur cheval de bataille.Il est aberrant et inadmissible de voir perdurer le retard qu? accuse le lancement effectif de ce plan de sauvetage, malgré son urgence et sa priorité criante. Quand va donc cesser cette nonchalance qui pénalise la réappropriation de cet espace vert par le grand public ? A bon entendeur.



Avis des lecteurs... Le 21.06.2008 à 17h13 Le jardin botanique se meurt PRECISIONS Suite à l’article publié intitulé « Le jardin botanique se meurt » de la commune de Rouïba, en date du 13 mai 2008 dans la rubrique Alger Info, je voudrais apporter les précisions suivantes : Des actions de préservation pour la réhabilitation du jardin public ont été menées par des jeunes bénévoles natifs de Rouïba adhérents à l’Association Ecologique de Boumerdès (AEB) en installant un bureau au sein du jardin lors des Floralies du 05 juin 1996 sous autorisation de l’APC. Les espèces végétales ont été répertoriées en août 1996 par moi – même et identifiées avec l’aide précieuse du défunt feu Monsieur BELOUED Abdelkader, au niveau de la salle de l’herbier du département de botanique de l’Institut National Agronomique d’El Harrach. Un rapport de dix pages sur l’inventaire des espèces végétales du jardin public de Rouïba a été élaboré (Référence « Le Bon Jardinier ») en citant le nom commun, nom scientifique, famille, origine et nombre de pieds des 80 espèces végétales recensées ainsi leur répartition détaillée dans les différents endroits du site d’étude. Je n’ai trouvé aucun document à l’époque pour comparer les résultats trouvés avec ce qui a été fait auparavant. J’avais moi – même remis une copie à Monsieur le Conservateur des Forêts de l’époque. Je note la présence d’un seul échantillon représentatif des espèces suivantes : Arbre de Judée, Micocoulier, Cordia, Frêne à fleurs, Freylinia, Troène du Japon, Cajeput, Myoporum, Belambra, Platane d’orient, Sophora du Japon, Sophora à deux fleurs et Tithonia. Les espèces citées aussi dans l’article y figurent et existent d’autres. Un plan d’aménagement a été conçu pour la réhabilitation de ce site tout en gardant l’espace tel qu’il est et introduire d’autres espèces végétales tout en tenant compte d’une étude scientifique et entretiens avec les spécialistes en botanique du Jardin d’Essais du Hamma pour le choix des espèces non toxiques. En pensant dans le futur à l’éducation environnementale pour les écoliers. L’AEB avait organisé une journée d’étude le 29 décembre 1996 à l’Ex Institut National du Perfectionnement de l’Equipement (INPE) de Rouïba spécialement pour présenter les travaux réalisés sur ce jardin (communications avec illustration des diapositives, photos et exposition de l’herbier du jardin). Une exposition de l’herbier des espèces végétales du jardin public a eu lieu au Palais de la Culture en participant à une journée scientifique organisée par la Société d’Histoire Naturelle d’Afrique du Nord le 27 février 1997. Nous avons bien réussi à attirer l’attention des pouvoirs publics malheureusement pour nous négativement où une enveloppe financière a été dégagée pour créer un acte scandaleux du vandalisme qui reflète l’état actuel du jardin (sans commentaire). Je termine comme je l’ai déjà dit en 1996 dans mon rapport : « Espérant que la lumière restera luisante dans ce jardin public ». Mlle MERZOUKI Yamina Ingénieur Agronome Protection des Végétaux Zoologie agricole et Forestière
MERZOUKI Yamina - Gérante - Rouiba
29/11/2008 - 2264

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