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Commune de Belouizdad



Commune de Belouizdad
Belouizdad, fief de l'un des plus réputés clubs de football algérien, est une commune atypique: avec ses plus beaux sites culturels et archéologiques, elle compte surtout une importante activité industrielle, que cache parfaitement le plus que centenaire jardin d'essais du Hamma. Excentré à l'est d'Alger, cette commune mythique avec ses légendes du football comme Lalmas, Achour ou Selmi, Berroudji de l'olymlpique du Ruisseau, est surtout connu pour avoir été un des bastions de la guerre de libération nationale.Le Belcourt de la colonisation, appellation donnée du nom de l'entrepreneur qui a construit à la fin du 19 eme siècle les premières maisons du quartier, a explosé le 11 décembre 1960, le jour où la voix de l'Algérie combattante a été entendue aux Nations Unies.C'est en 1992 que le nom (colonial) de la commune disparaît pour devenir Mohamed Belouizdad, du nom de ce chahid , natif du quartier, et premier responsable de l'Organisation Spéciale (OS).Belouizdad, dont un de ses compagnons de lutte disait de lui qu'il était aimé de la hiérarchie et même des truands qui respectaient son autorité . Son nom est aujourd'hui celui d'une des communes algéroises qui a le plus d'histoire au mètre carré dans ses ruelles, ses venelles humides, ses quartiers escarpés qui montent vers le bois des arcades, où Miguel de Cervantès s'était réfugié tentant de s'évader d'Algérie.D'abord, cette commune anciennement rattachée à celle de Mustapha, fut celle de l'installation à la fin du 19eme et au début du 20éme siècles de toute une panoplie de petites usines, de dépôts, de consignes et de petits métiers.C'est là que Hamoud Boualem, le limonadier actuel, a entamé sa longue carrière dans production de sodas made in Algeria .Belouizdad....une histoireDéambuler à Belouizdad, avec ses plus que centenaires immeubles Haussmanniens, c'est comme revisiter ce quartier toujours attirant par son histoire, replonger dans Alger des années 1960-1970.Une histoire particulière de Laaquiba, quartier fétiche s'il en est de cette commune, car chargé de symboliques, d'histoires du monde racontées par des marins revenus au pays , de machos du coin protecteurs des faibles, de truands, de son marché de fruits et légumes réputé pour ses bas prix, de son marché aux puces et de la brocante, l'univers des chineurs de ce côté-ci d'Alger.Bref, Laaquiba, c'est l'âme de Belouizdad: tout s'y fait et se défait, même la composition de l'équipe du Chabab, l'équipe locale plusieurs fois championne d'Algérie. Un mythe du sport national que ce club de football, qui a donné durant de longues années ses cadres à l'équipe nationale.Et puis Belouizdad, c'est surtout le Hamma, là où a commencé, dés 1832, l'aménagement du Jardin d'essai. El Hamma, maintenant desservie par le métro d'Alger, possède l'un des plus beaux joyaux de l'écotourisme algérien: le jardin d'essais, avec ses espèces florales et sylvestres rares, certaines centenaires disparues ailleurs et ramenées d'Océanie, des Indes ou de Polynésie. C'est le poumon d'Alger, comme l'est l'Amazonie pour la planète , lance en plaisantant Ali, natif de Laaquiba. Ici, tous le monde est fier d'appartenir à ce quartier plein de symboles de la résistance algérienne contre le colonialisme , ajoute t-il.Cervantes et sa grotteEt puis, il y a, côté tourisme, la villa Abdellatif, un modèle de l'architecture algéroise, construite sur les promontoires d'El Hamma, comme pour mieux admirer le littoral, et entendre le tumulte des vagues de la Méditerranée, touche proche, d'où a quitté Alger en 1541 Charles Quint, vaincu par la résistance des algérois et par...une tempête du siècle.Et, c'est dans une grotte de la forêt de pinèdes des Arcades, qui donne sa fraîcheur à ce quartier et qui remonte jusque vers l'actuel Ryadh El Feth, le monument aux Martyrs, que Miguel de Cervantès, l'auteur de Don Quichotte de la Mancha, capturé le 26 septembre 1575 avec son frère Rodriguez par les corsaires algériens, s'était réfugié.Après bien des mésaventures, il fut finalement libéré en 1580. De retour en Espagne, Miguel Cervantès (1547-1616) se mit à écrire entre autre la vie d'Alger , récit de sa captivité. Celle-ci lui aura sans conteste inspiré son fameux roman Don Quichotte de la Mancha .La commune de Belouizdad est à elle seule un livre ouvert sur la grande histoire d'Alger, El Mahroussa , à l'époque où Baba Merzoug (un canon incroyable fabriqué au temps de la Régence d'Alger de 7 mètres de long) repoussait sans coup férir tout postulant à la prise d'Alger.Les années Foot, finies les années cinémaAvec ses quatre grands ensembles urbains (Laaquiba, Le Ruisseau, El Hamma et l'ex-Belcourt) à cheval entre le style haussmannien de la fin du 19eme siècle, des penthouse du Corbusier (1940-1950), et de l'architecture mauresque, la commune de Belouizdad compte l'un des plus renommé cimetière de la ville d'Alger: sidi M'hamed Bou Qobrine.C'est là en effet que sont enterrés parmi les gens humbles du quartier, des personnages algériens illustres, dont El Mokrani Boumezrag, le frère de Ben Hadj Ahmed El Mokrani, mort en exil dans la lointaine Calédonie.Boumezrag, qui avait lutté pour ses droits pour qu'il soit considéré comme un prisonnier politique au même titre que les Communards, avait été gracié et autorisé à quitter Nouméa où il a été déporté avec son frère, Aziz El Haddad et les insurgés de la Kalaa de Beni Abbes en 1871.Dans cette fresque historique de l'un des plus réputés quartiers algérois, il y a également l'histoire de plusieurs générations de sportifs.De la natation, du Water polo, une discipline aujourd'hui disparue, qui étaient pratiquée par les natifs du Ruisseau à la piscine de l'ex-stade Municipal, avec son vélodrome (également disparu), à l'athlétisme, au Volley-ball et en passant par le football, c'était pour les clubs de la capitale une véritable pépinière de talents.Parmi ces pépites , il y avait Ahcène Lalmas, natif du Ruisseau , qui a pratiquement porté sur ses épaules, avec Achour, Khalem, et autres Selmi et Abrouk, l'histoire jalonnée de succès du Chabab Club de Belcourt (CRB), avec comme sigle un V comme pour Victoire, puisque le club est né avec l'indépendance nationale.Que des talents dans cette commune de Belouizdad, que des figures de la révolution, que de bons souvenirs pour les nostalgiques des années 1970-1980, qui regrettent la disparition des salles de cinéma de cette commune, l'une des plus anciennes au monde à avoir eu son premier téléphérique, inauguré en 1956 et qui dessert le quartier d'en haut , le Clos Salembier, aujourd'hui El Madania.







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