Algérie - Revue de Presse


Les sinistrés du stade Zioui Dix familles, dont les habitations ont été gravement endommagées par le séisme de mai 2003, survivent depuis cette date sous les gradins du stade Zioui, dans un quartier d?Hussein Dey, dans des conditions exécrables ayant atteint le degré maximum du mépris humain. Ces ménages qui demeuraient au 6, rue de Tripoli et au 2, rue Mohamed Hamlat, ont été évacués in extremis, échappant à la mort de justesse, alors que les bâtisses qu?ils occupaient ont cédé ; vu leur état de dégradation avancée, classées rouge 5, par les services du CTC, elles ont dû être démolies par la suite. Depuis, l?ensemble des habitants ne sait plus à qui s?adresser, ni à quel saint se vouer. « Déjà en 1989, notre immeuble a été déclaré par les autorités locales inhabitable et nécessitant l?évacuation immédiate des locataires, à cause du danger qu?ils encourent », nous dit un père de famille rencontré sur place. Et de continuer : « Huit familles ont été casées dans des baraques en préfabriqué au niveau de Lafarge, dans le but de bénéficier plus tard de maisons en dur. En vain, depuis, elles croupissent au même endroit sans que leur situation n?inquiète outre mesure les responsables concernés. » Et un autre d?intervenir : « Nous concernant, les promesses faites par les élus de la commune sont restées à ce jour lettre morte. » Une visite dans ces logements improvisés nous laisse deviner le vécu quotidien de ces dizaines de personnes. Ayant pris refuge dans cette infrastructure sportive, ils y ont dressé des tentes confectionnées à l?aide de draps pour préserver leur intimité. Les espaces sont d?à peine 4 m2, pour des familles composées de 8 membres pour la plupart. Sur place, ils dorment et cuisinent. Ceux qui ont pu récupérer quelques meubles les entassent dans un coin, les autres, moins chanceux, ont à peine de quoi se couvrir. Le degré d?humidité est très élevé, rendant l?endroit froid et glacial. Pour parer à cet inconvénient, quelques-uns ont des résistances pour se chauffer. Les toitures, fuyant de partout, transforment l?endroit par jour d?averse en une véritable mare. L?eau potable est disponible au niveau de la cour, quant aux sanitaires, ils utilisent ceux du stade, dont l?hygiène laisse à désirer. Une mère de famille, dont la petite fille âgée d?à peine 3 mois est atteinte de maladie respiratoire, nous indique : « L?humidité a eu raison de sa santé fragile. Dernièrement, elle a dû passer un long séjour à l?hôpital Parnet. » A côté, un couple de personnes âgées demeurant avec leurs 3 fils eux-mêmes pères de familles, sont eux aussi malades. « Nous ne sommes pas des sinistrés du tremblement de terre, mais nous le sommes devenus par la force des choses. Notre maison, un bien privé, mitoyenne au n° 6 de la rue de Tripoli a été touchée par la destruction de cette dernière. » Et de continuer : « Les plafonds et des pans du mur se sont effondrés progressivement. Dès lors, nous avons été évacués ici. » Un autre problème vient ternir leur quotidien maussade et peuplé d?inquiétudes du fait que des bagarres écalent souvent « au-dessus de leur tête » entre les jeunes venant assister à des rencontres sportives. Comme cela fut le cas, il y a quelques jours, lors d?une altercation, les adversaires ont usé d?épées et de couteaux pour se battre, nous indiquent les habitants. Sans oublier les délinquants qui profitent de l?ouverture du portail pour se glisser à l?intérieur, et ce, malgré la vigilance de l?agent de sécurité, s?adonnant aux boissons alcoolisées et autres stupéfiants. « Nos femmes et enfants sont traumatisés par ces scènes, quant à nous, nous sommes exaspérés au plus haut point, et ne supportons plus de vivre ainsi », s?exprime un autre père de famille. Vivant au rythme des rumeurs faisant état de leur relogement qui leur parviennent de temps à autre, sans que quoi que ce soit ne soit concrétisé, ils attendent avec angoisse de voir le bout du tunnel. Ayant voulu prendre attache avec les autorités locales, au niveau de la daïra et de l?APC d?Hussein Dey, nous avons été ballottés d?un responsable à un autre, sans que des informations relatives au sort de ces sinistrés ne nous soient communiquées.





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