Algérie - Revue de Presse


Fuite de capitaux Un nouveau genre de fraude vient d?être mis au jour par les services des Douanes. Profitant des avantages fiscaux accordés par l?Agence nationale de développement de l?investissement (ANDI), certains opérateurs économiques étrangers ont trouvé le moyen de procéder à des importations de machines à l?état d?épaves uniquement pour justifier le transfert d?importantes sommes en devise vers leur pays d?origine. La première affaire a été découverte il y a quelques semaines lorsqu?un « investisseur » d?un pays arabe a présenté au dédouanement quatre machines importées au prix de 300 000 euros dans le cadre d?un « investissement » pour la création d?une « usine » de textile en Algérie. Le projet déposé sur le bureau de l?ANDI semble très promoteur vu la création de l?emploi et surtout le transfert de technologie. Des arguments qui ont poussé l?ANDI à lui accorder des avantages fiscaux très intéressants. Pourtant, lors du contrôle, les douaniers ont découvert qu?il s?agit d?anciennes machines retapées et l?expertise réalisée a renforcé les soupçons des services des Douanes. Elle a révélé que ces équipements « archaïques vieux de 50 ans ont été réformés (...). Leur estimation ne représente que le poids net de l?amas de sa ferraille, des déchets ferreux, d?un poids de 4000 kg, dont la valeur ne dépasse pas 120 000 DA si l?on tient compte du prix de la ferraille sur le marché qui est de l?ordre de 30 DA/kg ». L?importateur a surévalué ses équipements dans le seul but de transférer le montant en devise vers son pays d?origine. Cette opération n?a pas eu lieu sur instruction des services des Douanes qui ont également pris la même mesure à l?égard d?un autre opérateur étranger qui a importé des machines de transformation de l?or pour sa société, créée en Algérie dans le cadre de l?ANDI. La facture présentée lors du dédouanement fait état d?un montant de 420 000 euros, alors qu?il s?agit de matériel totalement dépassé, presque à l?état de déchet, qui ne répond plus aux normes. Selon le directeur régional des Douanes, une « enquête approfondie est actuellement en cours pour procéder au contrôle a posteriori de nombreuses opérations d?importation effectuées par des opérateurs, notamment étrangers, installés en Algérie. Ces investigations menées sur instruction de la direction générale vont certainement dévoiler de nombreux autres faux investisseurs qui viennent en Algérie uniquement dans le but d?accaparer l?argent du Trésor public ». Pour lui, ce sont des escroqueries qui ont tendance à se répéter depuis l?affaire de l?importation des deux stations de dessalement d?eau de mer par Khalifa. « Ce sont les mêmes procédés qui sont à chaque fois utilisés par les opérateurs économiques pour faire fuir leurs capitaux à la différence, avec l?affaire Khalifa, c?est que pour les deux stations de dessalement, il n?y a jamais eu de dépôt de déclaration douanière qui aurait pu permettre à nos services d?opérer le contrôle des équipements. Logiquement, sans cette déclaration, la Banque d?Algérie ne peut en aucun cas procéder au transfert du montant de la transaction », a déclaré Regue Benamar, directeur régional des Douanes, précisant qu?il existe actuellement 5000 containers litigieux, dont les propriétaires n?ont pas déposé de déclarations douanières, et qui sont en souffrance au port d?Alger depuis des années. Il a révélé par ailleurs qu?il s?agit là d?un nouveau courant de fraude auquel l?administration douanière est confrontée ces deux dernières années. Un courant de fraude qui s?ajoute à ceux déjà existants et qui n?ont cessé de saigner le Trésor public. Ainsi, après la découverte de 25 containers remplis de pièces de rechange et de camions démontés, dix autres containers (de 40 pieds) ont été saisis par les services des Douanes en début de cette semaine au port sec de Rouiba. quatre contenaient 8000 pneus usagés, d?une valeur de 70 à 80 millions de dinars, et les six autres étaient chargés de moteurs de véhicules utilitaires, de pièces détachées usagées et de trois camions démontés. Importée de Marseille, cette marchandise (interdite à l?importation) a été déclarée produits ordinaires (poussettes pour enfants ou jouets) et sa valeur sur le marché dépasse largement les 200 millions de dinars.



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