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COMMERCE
L'heure n'est plus aux constats, discours ou intentions, aussi bons soient-ils. Place doit être faite aux actes. C'est ce que préconise Ali Bey Nasri, le président de l'Association des exportateurs algériens, l'Anexal, invité de la rédaction de la Chaîne 3, jeudi.Depuis le temps que l'on s'est penché à coup, de décret, exécutif, sur la promotion de l'exportation, près d'une quinzaine d'années s'est écoulée, mais le constat est là , dans toute son ampleur, comme l'illustrent les derniers chiffres du commerce extérieur du pays. Sur les 2 milliards de dollars d'exportations, 80% proviennent de produits dérivés du pétrole.
Une situation due à l'absence de vision, juge le président de l'Anexal pour appuyer son propos selon lequel «entre le discours et les actes, il y a un grand fossé dans la promotion de l'exportation».
Pourtant, il y a bien eu la promulgation, en juin 2004, d'un décret d'installation du Conseil national consultatif pour la promotion des exportations, mais depuis, on a plutôt excellé dans les constats, les communications et les propositions, mais sans effet donc.
La mise entre parenthèses de cette institution fait que, selon Ali Bey Nasri, l'on se retrouve aujourd'hui dos au mur, parce que les données géostratégiques, avec les prix des hydrocarbures et l'amenuisement des réserves de change notamment, nous avons une balance déficitaire «devenue pratiquement structurelle».
Tout n'est pas perdu, à croire l'invité de la Chaîne 3, puisque désormais l'exécutif est animé d'une conscience «aigèe» pour enfin matérialiser la volonté d'aller de l'avant.
Mais, pour ce faire, il est un impératif que doivent prendre en compte les pouvoirs publics s'ils veulent que le pays parvienne au rang d'exportateur. L'impératif c'est la création d'un Secrétariat d'Etat à l'exportation, une condition indispensable qui viendrait ainsi en appoint à la réactivation, 14 années après sa création, du Conseil de promotion des exportations.
Le petit chiffre de l'exportation hors hydrocarbures n'est pas une fatalité selon le numéro un de l'association des exportateurs, cela est juste dû à l'absence de vision. «Il va falloir définir les filières à promouvoir pour qu'elles soient compétitives, faire appel à l'investissement destiné à l'exportation”?» sont quelques unes des pistes proposées par les exportateurs pour mettre fin à cette idée selon laquelle l'Algérie ne produit presque rien d'exportable, parce que, contrairement à ce que soutenait le ministre du Commerce il y a quelques jours, le pays a des produits exportables «mais l'exportation ça se planifie»,a rétorqué le président de l'Anexal avant de préconiser que l'on s'inspire de pays comme la Turquie ou la Chine pour construire une industrie exportatrice.
Donc, la panacée pour faire de l'Algérie un pays exportateur d'autre chose que les hydrocarbures c'est de mettre un terme aux constats, conseils et propositions sans que cela se traduise par des actes d'abord, et puis d'instituer un Secrétariat d'Etat à l'exportation parce que «le ministère du Commerce est dévitalisé, il n'y a plus de compétences pour aborder le commerce extérieur. Nous avons des écoles, des spécialistes reconnus en commerce international, pourquoi ne leur fait-on pas appel pour prendre la relève des cadres compétents mis à la retraite '», s'est interrogé Ali Bey Nasri pour défendre la cause des exportateurs algériens livrés à une réalité du terrain pas très évidente, il est vrai, pour qui veut s'adonner au commerce avec l'étranger.
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