Algérie - A la une


Commentaire
Des membres d'un même parti politique qui s'entredéchirent pour se disputer une place au soleil, des formations politiques qui crient déjà à la fraude et des autorités qui veulent rassurer : l'Algérie tente, difficilement, d'entrer dans l'ambiance des élections législatives du printemps prochain.En deux jours, l'hémicycle de l'Assemblée populaire nationale (APN) a connu deux incidents qui, en d'autres circonstances, auraient pu passer inaperçus. Le chef du groupe parlementaire FLN et un vice-président de la Chambre basse ont échangé des propos peu aimables avec Mohamed Larbi Ould Khelifa, le président de l'APN.L'escarmouche a un lien avec les recentrages en cours au niveau de l'ancien parti unique où tous ceux qui sont catalogués proches de l'ancien secrétaire général sont devenus indésirables. Mais l'enjeu des législatives semble beaucoup plus important pour certains cadres de ce parti qui risquent de ne pas être reconduits dans leurs circonscriptions respectives. Au-delà de leur proximité avec l'ancien secrétaire général, certains de ces députés vont payer les frais de leurs anciennes infidélités.Car des parlementaires, comme le très controversé Bahaeddine Tliba, se sont d'abord portés candidats sur des listes d'autres partis avant de revenir dans le giron du FLN. La règle va apparemment changer. D'autres partis politiques vivent des tensions internes en prévision des élections législatives. La conception des listes électorales réveille souvent de vieux démons et les ambitions personnelles prennent parfois le dessus sur les intérêts du parti.La presse a rapporté qu'avant même d'annoncer sa participation aux prochaines élections, le FFS connaît de petits troubles dans ses rangs. De même pour le parti islamiste El Islah, dont la direction a carrément changé les règles du jeu. L'actuel secrétaire général, Filali Ghouini, a pris de court tout le monde en organisant, à la hâte, un congrès extraordinaire dans lequel il s'est donné le poste de président du parti.Le principal enjeu de cette man?uvre est lié à l'élaboration des listes électorales qui vont représenter le parti lors des élection du printemps.Inévitable dans les périodes préélectorales, le discours sur les velléités de fraude de l'administration ressurgit. Le RCD est le premier à ouvrir les hostilités. Comme en 2012, il a mis en cause le vote des militaires, ce qui rappelle la controverse autour de la fiabilité du fichier électoral.Des voix ont toujours appelé à la nécessité de pouvoir consulter ce fichier. En vain. De son côté, le pouvoir tente de rassurer. Il a mis en place une commission chargée de surveiller le scrutin et multiplie les déclarations de bonne intention. Mais un fossé sépare ces professions de bonne foi et la réalité du terrain. Pis, l'opposition et le pouvoir semblent inconciliables.Les différends qui les opposent ne datent pas d'aujourd'hui et les solutions que propose le pouvoir sont loin de répondre aux doléances de l'opposition. Cette dernière semble s'accommoder de la situation puisqu'elle participera majoritairement au scrutin. Reste à savoir si ces antagonismes ne provoqueront pas davantage d'abstention citoyenne, comme ce fut le cas lors des dernières élections.





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