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Commentaire
Le FLN a dominé l'actualité de cette semaine avec la démission surprise de l'ancien secrétaire général du parti, Amar Saadani, et son remplacement par le sénateur du tiers présidentiel, le docteur Djamel Ould Abbès. Ce changement à la tête de ce parti qui tire sa force de sa proximité avec le pouvoir et du président Bouteflika, président d'honneur de cette formation, a suscité d'abondants commentaires et des interrogations autour des motivations réelles ayant poussé l'ancien homme fort du Fln à jeter l'éponge.Sans livrer la moindre résistance. Sans même tirer un baroud d'honneur pour sauver la face. Il faut croire ? et c'est même une certitude ? que pour accepter de partir par la petite porte, c'est que le personnage a été confronté à plus puissant que lui, à une condamnation sans appel contre laquelle il ne pouvait que s'exécuter. Amar Saadani, qui ne doit son ascension politique qu'à ses mentors, fait déjà partie du passé. Il sera oublié et jeté au rebut de l'histoire car il n'a pas l'épaisseur des hommes politiques qui laissent leur empreinte dans la mémoire collective.Ses propres amis et sympathisants commencent déjà à prendre leurs distances avec lui selon une règle bien établie du sérail qui veut que le roi mort, on s'empresse de clamer son allégeance au nouveau roi. Il est quand même surprenant, mais pas du tout innocent, que l'ancien secrétaire général qui a fait la pluie et le beau temps au FLN, qui s'est entouré d'une armée de fidèles de son parti qu'il a généreusement récompensés en les plaçant dans les instances du parti et les institutions, n'aient pas versé une larme, même timide et réprimée, pour lui témoigner fidélité et soutien après son limogeage.Même ses lieutenants les plus proches et les plus zélés, qui ont acquis des galons par sa grâce, observent un silence lourd de sens. A l'inverse, les actes d'allégeance au nouveau secrétaire général du Fln n'ont pas tardé à se manifester dans et en dehors du parti. Ce n'est pas tant le choix de son successeur qui nourrit la «Ould Abbès mania», qui est en train de s'installer bruyamment dans la vie du parti et au sein de la clientèle du pouvoir. Mais c'est parce qu'on sait bien dans ces milieux qui est derrière cette nomination pour ne pas s'en réjouir. Pour la «bonne cause», on ne craint pas d'instrumentaliser même les institutions de la République.Ce mardi, l'ordre du jour des travaux du Sénat a connu un aménagement de dernière minute avec l'actualité du Fln qui s'était invitée avec solennité dans l'hémicycle du palais Zighout Youcef. Jamais aucune autre formation politique ? pas même le Rnd ? n'a bénéficié d'un tel soutien officiel et appuyé des institutions du pays. Les félicitations adressées par le président du Sénat, M. Bensalah (cadre du Rnd), et le ministre de la Justice, M. Louh, présent dans l'hémicycle, au Dr Ould Abbès pour qui on a déployé le tapis rouge en l'accueillant comme il ne l'avait jamais été depuis son entrée au Sénat, avec faste et considération débridée, trahissent un état d'esprit régnant au sein du pouvoir.Dans un système régi par la cooptation, sans des relais et des appuis puissants, il n'y a pas d'avenir politique possible et de jouissance durable du pouvoir. Le chef d'état-major, le général de corps d'armée Gaïd Salah, qui s'était illustré en envoyant à Saadani un message de félicitations qui avait fait polémique, se joindra-t-il à la messe '


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