Algérie - A la une


Commentaire
Alger abrite aujourd'hui la réunion informelle de l'Opep avec l'ambition affichée, sinon de parvenir à un accord sur le gel de la production, du moins de rapprocher les points de vue des pays membres en vue d'un accord ultérieur qui pourrait être trouvé à Alger, dans le prolongement de la réunion informelle dans le cadre d'une réunion extraordinaire de l'Organisation ou à Vienne, dans deux mois lors de la session ordinaire de l'Opep.Pari difficile s'il en est dans la mesure où les divergences sur les enjeux du marché pétrolier mondial sont profondes, d'abord entre les membres de l'Organisation et ensuite entre ces derniers et les pays producteurs non Opep, notamment les plus influents d'entre eux, comme la Russie et les Etats-Unis qui jouent le rôle de gendarmes du marché énergétique. Qualifiée d'«historique» par certains membres de l'Organisation, la réunion d'Alger, son succès ou son échec ont moins à voir avec le poids de la diplomatie algérienne ? si tant est que notre diplomatie a encore quelque influence dans les relations internationales ? et l'hospitalité bienveillante de l'Algérie, qu'avec les grands enjeux géopolitiques et géostratégiques qui rythment le marché énergétique.Les déclarations de bonnes intentions du ministre algérien de l'Energie, M. Boutarfa, durant son périple exploratoire dans certaines capitales étrangères, mettant en exergue les bonnes relations qu'entretient l'Algérie avec l'ensemble des acteurs du marché pétrolier réunis au sein de l'Opep ou non membres, ne pèseront d'aucun poids dans les décisions qui sortiront de cette réunion dans la mesure où les leviers de la fixation des prix du marché pétrolier sont entre les mains des grands pays producteurs. En revanche, l'Algérie, ou plus précisément le pouvoir en place, joue à la roulette russe ou belge en organisant sur son sol ce rendez-vous énergétique planétaire à l'issue hypothétique sur lequel sont rivés tous les regards.Pour l'Algérie, il restera, pour l'histoire, cette prouesse rare avec tous ces foyers de tension déchirant la planète, qui sera portée à son crédit d'avoir réussi à faire asseoir à la même table des parties qui se détestent cordialement. Un échec ou même un résultat en demi-teinte ne manqueront pas, en Algérie, d'être exploités politiquement par l'opposition qui se saisira allégrement de l'événement pour embrayer sur la crédibilité perdue de l'Algérie à l'international et l'opportunité d'abriter ces assises dans le nouveau et fastueux Centre des conférences en cette conjoncture de crise où l'on appelle les citoyens à une drastique cure d'austérité.C'est sans doute pour se parer contre ce genre de critiques que le ministre de l'Energie a pris la précaution de mettre plusieurs cordes à son arc en prévenant que si un accord n'est pas trouvé à Alger, l'espoir d'un consensus pourrait bien se dessiner dans quelques semaines à Vienne. Les experts, qui appréhendent l'événement avec d'autres lunettes moins virtuelles, se montrent moins optimistes tant les positions des uns et des autres restent encore éloignées, en dehors des déclarations de circonstance faites ça et là à la veille de la réunion d'Alger et qu'il serait bien naïf de prendre pour argent comptant.
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