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Commentaire
La nouvelle loi en préparation fixant le départ à la retraite à 60 ans avec le maintien du principe de la retraite anticipée pour les femmes et les salariés exerçant des métiers pénibles ainsi que la possibilité accordée à ceux qui le désirent de prolonger l'âge du départ à la retraite jusqu'à 65 ans fait polémique.La remise en cause du sacro-saint principe universel du départ à la retraite anticipée ne fait pas consensus dans les milieux syndicaux et dans le monde du travail. La reconnaissance de ce droit aux travailleurs, négocié avec leurs employeurs, avait encouragé de nombreux salariés ? cadres ou personnel d'exécution ? à faire valoir leur droit en question, pour beaucoup la cinquantaine à peine entamée.Nombreux furent les candidats à revenir dans le circuit du travail en offrant dans une seconde vie active leurs services, leurs compétences techniques et leur savoir-faire managérial. Pour s'assurer un complément de revenu par rapport à une retraite dérisoire vite dépassée par l'inflation galopante et la dépréciation du dinar, y compris pour les cadres supérieurs.Le gouvernement pensait avoir trouvé la recette miracle pour relancer le marché de l'emploi non pas par la croissance, mais par la réaffectation mécanique des postes de travail libérés par les départs à la retraite anticipée. Une circulaire du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait mis fin à ce système de réemployabilité des travailleurs ayant bénéficié du régime de la retraite proportionnelle ou anticipée. Tout en fixant, par ailleurs, l'âge du départ à la retraite à 60 ans. Mais à l'usage, l'application de la mesure s'est faite de manière sélective, pour ne cibler que les candidats qui n'ont pas le bras long.Quant aux autres, qu'ils soient partis à la retraite sous le régime de la retraite anticipée et revenus volontairement sur le marché du travail, rappelés pour «nécessité de service», ou qu'ils aient allégrement dépassé l'âge légal du départ à la retraite à 60 ans, ceux-là n'ont jamais été inquiétés par les nouvelles dispositions légales régissant le départ à la retraite.Pour preuve, il n'y a qu'à voir tous ces seniors, parfois octogénaires, usés jusqu'à la corde, qui sont maintenus ou nouvellement nommés, même après la circulaire de rappel du Premier ministre, à des postes à la présidence de la République, au gouvernement, dans le corps diplomatique, au sein de l'institution militaire, dans l'administration et la Fonction publique, au Parlement.Le principe constitutionnel de l'égalité des Algériens en droits et en devoirs est battu en brèche par l'existence d'un système de retraite à deux vitesses. Dans les pays développés où les lois sociales sont âprement négociées avec les partenaires sociaux et s'appliquent rigoureusement à tous les salariés, sans favoritisme, la solidarité intergénérationnelle dans l'accès à l'emploi se constate dans la vitalité de leur force de travail et son rajeunissement.Y compris dans leur personnel politique. La nouvelle loi sur la retraite en gestation, qui revient à la retraite à 60 ans, intervient paradoxalement dans une conjoncture de crise avec le rétrécissement du marché du travail et la hausse du chômage. Les injustices sur l'âge du départ à la retraite apprécié à la tête du client seront-elles enfin levées ' Rien ne permet de le penser.



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