Algérie

Commentaire



Ballet diplomatique L’Algérie et l’Espagne -liées par un traité d’amitié, de coopération et de bon voisinage- ont réussi à tisser des liens assez solides pour résister aux turbulences orchestrées par un voisin aux appétits démesurés qui continue d’imputer ses revers diplomatiques à autrui, afin d’occulter une colonisation du Sahara Occidental que désapprouve la communauté internationale, comme en témoigne l’attachement de l’ONU au plan Baker II à travers la résolution 1495 confirmée par la 1720. L’envoi, lundi à Tunis, du ministre marocain de l’Intérieur «porteur d’un message écrit du roi Mohamed VI, est la dernière manœuvre en date, pour tenter de rallier la Tunisie aux thèses bellicistes royales, alors que le roi d’Espagne séjourne en Algérie. Une démarche qui risque fort de provoquer l’implosion d’une UMA, paralysée déjà par la question sahraouie. L’importante délégation qui accompagne Juan Carlos à Alger, à l’instar de celle qui avait fait le voyage de Rabat, avec le Premier ministre espagnol, a certes fort à faire dans le traitement de dossiers dans lesquels sont intéressés aussi bien Marocains qu’Algériens, à l’image de l’émigration clandestine, le commerce, l’énergie, ou encore le terrorisme. Mais ce sera le dossier du Sahara Occidental qui sera la mire de la visite royale, tout comme l’avait été celle de Zapatero, le 6 mars dernier, à Rabat. A la différence que le «Plan d’autonomie dans les provinces du sud», version marocaine, n’a pas été du goût de Madrid. L’accueil qui lui a été réservé à l’issue de la visite en Espagne de la délégation marocaine a été qualifié de «froid» dans le langage diplomatique. Autrement dit, Madrid développe une approche plus juste concernant le droit à l’autodétermination et demande de l’inclure dans le Plan et dans le cadre des Nations unies. Un désaveu que n’a pu éviter la signature d’un accord de pêche, que le Maroc a ratifié à la veille de la visite du chef de gouvernement espagnol. La volonté de ne pas vouloir «fâcher» Alger, prêtée à Madrid par un diplomate marocain, exprime bien cet état d’esprit et cette frilosité des thèses du Makhzen, à chaque fois que le problème de la RASD est replacé dans son contexte réel, un cas de décolonisation. Car c’est bien ce dossier qui est à l’origine de ce ballet diplomatique, à l’approche de l’échéance du mandat, le 30 avril, de la Minurso, la mission de l’ONU créée en 1991 pour faire respecter le cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario. C’est, justement, cette échéance que redoutent les Marocains, comme le prouve l’envoi d’émissaires vers les capitales occidentales qui disposent du droit de veto, et qui doivent présenter leur plan d’autonomie au Conseil de sécurité des Nations unies, alors que les Sahraouis sont en train de marquer des points décisifs.



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