Algérie

Commentaire



Entre le clair et l’obscur Ce n’était pas sans espérance qu’était approchée toute tentation de produire une lecture de l’évolution de la situation de politique et de sécurité pour les lendemains du référendum portant sur la paix et la réconciliation. Par contre, il y en avait tout de même qui avaient approché cette démarche avec inquiétude. D’un côté, s’il est admis que le pouvoir politique sait ce qu’il fait, qu’il a la certitude que la situation évoluera conformément à ses aspirations qu’il présente comme allant dans le sens du rétablissement de la paix; s’il est admis que lui seul possède les données lui permettant de faire des projections pour le court terme; si est grande la tendance à oublier que la violence avait survécu à la concorde et à la réconciliation nationale, il y aurait alors des raisons d’intégrer des éléments de quiétude dans les visions se rapportant à l’avenir. D’un autre côté, si les attentions se focalisaient sur les lendemains des deux démarches, si les convictions étaient grandes que ceux qui sont concernés par les mesures d’extinction des poursuites judiciaires ne renonceront pas aux idées qu’ils se sont empressés de formuler en direction de l’opinion publique, mais probablement aussi et surtout en direction du pouvoir politique, il y aurait alors des raisons d’intégrer des éléments d’inquiétude dans les visions se rapportant à l’avenir. Quiétude et inquiétude à la fois. Des oscillations entre ce qu’affirmait le pouvoir sans cependant que celui-ci n’arrive réellement à tout à fait donner le cachet de la certitude à ses propos, ce que déclarent les libérés ainsi que ceux qui leur sont proches idéologiquement et qui activent dans l’alliance ou dans l’opposition, ce que sous-entend le GSPC qui revêt le manteau d’Al-Qaïda et qui démontre qu’il est encore là et qu’il garde intacte sa capacité de nuisance, il en découle que le balancier ne trouve pas une position d’équilibre. Douche écossaise que ce processus sans cesse de va-et-vient entre l’éclaircie et l’obscurité et qui est susceptible de désarmer le moral des populations, objectif certainement recherché. Il y avait et il y a ce qui parait une évidence. Le pouvoir s’attendait et s’attend encore à ce que la violence survive. Le problème réside dans le fait que le pouvoir n’arrive pas à se donner les moyens de dissuader le terrorisme. D’abord, il faudrait savoir si les éléments des groupes armés qui n’ont pas encore rejoint la démarche de réconciliation nationale sont vraiment «dissuadables». Ensuite s’il existe vraiment des instruments de dissuasion contre ces éléments. Le problème est de choisir la bonne voie sachant que les derniers attentats adressent le message selon lequel ni le dialogue, ni les élections toutes catégories confondues, ni la concorde, ni la politique de sécurité menée n’ont été capables de mener les sources de la violence à leur extinction car s’il y a une violence aussi durable, c’est qu’il y a une (ou des) source(s) entretenue(s) et que la thérapie adéquate n’est pas encore identifiée ou bien le choix n’a pas été porté sur son application. Sans nul doute qu’une guerre psychologique va avoir cours durant les semaines et mois à venir et qui reposera sur les deux notions fondamentales d’escalade et de dissuasion.



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