Commentaire

De nouvelles frontières pour une nouvelle géopolitique Ceux qui croient que pour avoir fait perdre les élections aux Républicains, l’administration Bush placera le président américain dans la situation telle qu’il abandonnera l’Irak, devraient plutôt se demander si réellement les démocraties ont une stratégie pour l’Irak. Ce qu’a entrepris Bush en Irak n’est pas le fruit de sa propre imagination. La géopolitique recherchée pour la région n’est aussi pas une idée de Bush, de même que l’appellation de pays du camp du mal. Des centres de recherche où officient civils et militaires dans la plupart des pays Occidentaux ont pratiquement convergé vers la nécessité d’une nouvelle géopolitique dans la région et même qui passera par le tracé de nouvelles frontières car ils ne croient pas que les mentalités des Arabes musulmans puissent réellement évoluer dans le sens des aspirations occidentales, sans de nouvelles frontières.Mais, pour y parvenir, la seule voie du chaos qui servira à semer la haine, à brouiller les cartes, à redistribuer les pouvoirs, à créer de nouvelles alliances... s’imposerait. Ce n’est pas un hasard que Saddam soit exécuté le jour de l’Aïd, ceci étant fait pour créer un antagonisme chiite/sunnite et donner à la guerre civile une coloration religieuse, en mettant hors-jeu les Kurdes dont on sait qu’ils avaient toujours eu les faveurs américaines pour déstabiliser le régime de Saddam. Ainsi, la guerre sous coloration religieuse est destinée à approfondir le fossé entre ces belligérants et briser tout ce qui peut encore symboliser l’acceptation de vivre ensemble. Les Américains vont ainsi, pour de bon, éteindre toute aspiration des pays arabes à vouloir encore construire le monde arabe comme entité entière, politique, sécuritaire et économique. Ainsi, le démantèlement de l’Irak couplé à la manipulation des chiites qui vivent dans la province saoudienne riche en pétrole et le retour à l’époque où il était question de soustraire les Lieux Saints de l’Islam au monarque saoudien pour en confier la gestion à un conseil international, comme le revendiquait l’Iran, servira à créer une nouvelle géopolitique, avec un nouveau tracé des frontières.