Algérie

Commentaire



Soltani, héros ou fin calculateur ? Le HMS n’en est pas à sa première dénonciation de la corruption ni à l’exigence de sanctions contre les corrompus et les corrupteurs. Si on considère qu’il agit dans une vision politicienne, il est en tout cas l’un des rares partis à avoir investi le créneau de la moralisation de la gestion des affaires publiques et le seul au sein de l’alliance. Démagogie pure? Peut-être bien jusqu’à récemment. Mais aujourd’hui, on ne peut plus dire qu’il s’agit exclusivement de visée politicienne car il a proféré de graves accusations contre de hauts responsables de l’Etat qu’il ne nomme pas. Pour un parti dont nombre des dirigeants sont membres du gouvernement, l’opinion publique est encline à accorder du crédit à ces accusations car venant de l’intérieur du pouvoir. La question devant se poser, c’est de savoir comment ce parti détient-il de telles informations et s’il dispose d’une police parallèle. Auquel cas, il double les institutions de la Justice et de l’Intérieur. La suspicion qui va peser sur l’ensemble des institutions sera d’autant à généraliser à l’encontre de tous les hauts responsables de l’Etat que le parti HMS s’interdit de communiquer le nombre de personnes ciblées ainsi que les noms. L’Etat lui-même devrait se défendre en plaçant le président du HMS dans la situation où il doit être contraint à communiquer les résultats de ses investigations à la justice ou alors à se dédire car le mal est déjà fait. ‘Quand le vin est tiré, il faut le boire’, dit le proverbe. C’est bien évidemment l’image du Président qui risque d’en prendre un coup si celui-ci ne réagissait pas au moment surtout où il pense avoir mis en place les instruments de fonctionnement de l’Etat de droit. Le HMS serait d’autant à l’aise que des enquêtes confirment ses accusations car il n’a jamais eu à diriger le gouvernement, donc à être au pouvoir avec des attributs de puissance correspondant à cette fonction. Cela serait également susceptible de jeter le discrédit sur ceux qui dirigent les administrations de la présidence et de la chefferie du gouvernement dans les missions liées au contrôle de l’application des décisions du Président. Le dirigeant du HMS estime peut-être que celui qui incarne l’Etat n’osera pas saisir la justice, ce qui lui permettra de faire paraître son parti comme le seul à avoir le courage de dénoncer et de sévir si le peuple voulait bien lui confier le pouvoir.
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