Comment concilier travail et responsabilité au foyer '

Concilier travail et tâches ménagères est-il possible pour elle' Notre interlocutrice exprime un sentiment de gêne: C'est la question inévitable qu'on pose à une femme active, la vérité est que conciliation n'est pas un terme propre si j'en juge par mon expérience.Au fond, il s'agit de sacrifices. Ni mon époux ni moi, nous ne mangeons à la maison à midi, nos enfants non plus, on se revoit en fin d'après-midi. On essaie d'être ensemble, de s'occuper des enfants, mais ce n'est pas toujours évident. Les parents sont fatigués et notre progéniture est occupée, soit sur le net, soit elle est dehors? J'ignore qui est victime d'entre nous, le mari, nos trois enfants ou moi, peut-être nous tous. En fait, l'habitude est une seconde nature.On ne se plaint pas même si, au fond, je souhaiterais que notre vie soit «normalisée». Nawel, 37 ans, est femme au foyer malgré une licence en sciences économiques. «Mon conjoint ne m'a jamais interdit de travailler. Il m'a laissé le choix. J'aurais pu prétendre à un emploi durable vu mon diplôme mais j'ai opté pour la maison. Je suis maman de deux enfants et ce n'est pas ce qui m'empêche de travailler puisque la première année de mon mariage, j'ai été employée chez un privé mais une fois maman, j'ai choisi de rester à la maison.Nous ne roulons pas sur l'or mais c'est ma conception de la vie de couple. Je ne me vois pas partager entre plusieurs tâches. Je ne le regrette pas, je me sens stable mentalement». Questionné, le mari d'une directrice d'école affirme: «Il faut savoir que je n'ai pas épousé une femme active pour, comme on dit souvent, s'entraider étant donné que je n'ai jamais touché un centime de la paie de ma femme. Je pense qu'une femme qui a fait des études ne peut que travailler, sinon ça ne rime à rien.Pour notre couple, le travail a beaucoup contribué à notre entente. Je pense que, de la sorte, on a chassé la routine». Mahmoud, maçon de profession, dit mal concevoir que sa femme travaille: «A midi, c'est ma femme qui doit m'ouvrir la porte, me préparer à manger. C'est elle qui doit accueillir les enfants à la sortie de l'école. Mais bon, si des couples travaillent et qu'ils en sont satisfaits, c'est leur droit». Zoulikha avoue tout de même qu'elle souhaite partir rapidement à la retraite: «Je suis fatiguée et je voudrais m'occuper plus de ma petite famille et de moi-même».Nawel, avec un pincement au c?ur, affirme: «Parfois, je me dis que j'aurais pu aider mon mari pour l'achat d'une parcelle de terrain et y bâtir une habitation, ce n'est pas un regret mais juste une idée». Entre l'une et l'autre, c'est une question de conviction, de conception de la vie. Un choix.