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Comment affronter quotidiennement la mort de patients '



Souffrance, douleur, fin de vie, des mots terribles qui reviennent souvent pour le personnel soignant dans un service d'oncologie. Si la relation entre un malade atteint du cancer débute dans un cadre médical, elle ne tarde pas avec le temps à sortir de cette orbite où l'humanitaire prend le dessus. C'est de ces sentiments et de ces émotions que les infirmiers des différentes wilayas, exerçant dans des services d'oncologie, sont venus en parler lors d'une première rencontre, organisée, durant deux jours, vendredi et samedi, à l'hôtel Le Méridien, par le laboratoire Roche. Comment vivre sa profession en oncologie et affronter quotidiennement la mort des patients ' Difficilement, répondent certains participants. Traumatisant, rétorquent d'autres. Pour un métier en pleine mutation avec le développement des recherches sur le plan médical, le personnel soignant se sent marginalisé et laissé pour compte alors que «nous subissons tout ce que ressent un malade qui perd tout espoir dans la vie parce qu'il sait qu'il est condamné et ses jours sont comptés», indiquent certains participants à cette journée qui ont derrière eux 20 et 30 ans de carrière. Ce vécu, très complexe et sensible pour les infirmiers qui ont fait ce choix de prendre en charge des malades et leur apporter des soins de qualité, conduit à une fragilité physique et psychologique qui nécessite, désormais, une assistance psychologique pour ce personnel soignant. Mme Ouznaoui, cadre de santé «IDE principale» au centre Marie Curie, qui a présenté sa communication sur le thème «Vivre sa profession en cancérologie», a relevé la difficulté de travailler dans un service d'oncologie au point où certains infirmiers, se sentant incapables de supporter les pressions au sein de ce service, préfèrent fuir ce milieu et rechercher un autre poste dans une polyclinique ou autre établissement hospitalier. Elle dira que «dans ce service, on apprend ce que veut dire la fin de vie. Quand le personnel soignant arrive au burn out, l'épuisement total, il faut savoir s'arrêter et prendre du recul». Mais pour prendre cette décision, ajoute Mme Ouznaoui, on tombe toujours dans le piège du manque de personnel. Quant à Mme Pinaut, directrice d'un centre d'oncologie au Maroc, qui a présenté une communication, hier, sur «Les mesures de protection pour les infirmiers en oncologie», elle a insisté sur les mesures de protection à respecter au moment de la préparation des produits de chimiothérapie. Elle souligne que «le personnel soignant doit être intégré dans l'équipe soignante». Sur le plan législatif, elle a plaidé pour réguler la profession d'infirmier par des textes de loi adaptés aux évolutions que connaît ce métier.
Pour clôturer ces journées, les participants ont proposé le perfectionnement de cette spécialité, la mise en place de moyens de motivation des jeunes diplômés pour ne pas fuir les services d'oncologie et enfin la création d'associations des infirmiers.


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