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Commémoration de la Journée nationale de l'émigration : Moh Clichy revisite le 17 Octobre 1961



Le Café littéraire de Cherchell (CLC) a élevé la barre haut, en invitant Mohamed Ghafir, «Moh Clichy», l'un des organisateurs de la marche pacifique du 17 Octobre 1961 à Paris, à témoigner sur cet événement tragique pour le peuple algérien, de surcroît pour la communauté algérienne qui réside en France.L'auteur du livre intitulé Droit d'évocation et de souvenance sur le 17 Octobre 1961 à Paris, qui sera édité pour la 5e fois après avoir été enrichi par d'autres documents historiques inédits, a animé une conférence samedi dernier à la salle des conférences du CFPA de Cherchell, afin de faire revisiter à l'assistance l'une des étapes de l'histoire de la Guerre de Libération nationale, en mettant l'accent sur le rôle des émigrés algériens et les sympathisants européens. Moh Clichy a rendu un vibrant hommage à Jean-Luc Einaudi lors de son intervention, en rappelant aussi le sacrifice de la jeune lycéenne Bedar Fatiha, originaire de la wilaya de Béjaïa, qui n'a pas hésité à rejoindre les manifestants lors de cette journée tragique, avant d'être jetée dans la Seine, son cartable à la main.
Le rôle des femmes algériennes en cette journée du 19 Octobre 1961 a été évoqué par Moh Clichy, qui a souligné la solidarité des ouvriers français avec les émigrés algériens.
Des témoignages poignants qui ont ému l'assistance. Malgré le poids de son âge, 85 ans, le moudjahid Ghafir Mohamed, envahi par l'émotion, a commencé à perdre la voix au bout de son intervention marathonienne. L'orateur a retracé brièvement les étapes de la Guerre de Libération nationale depuis 1954 jusqu'à 1962. La création du 2e front en France, les footballeurs volontaires qui avaient quitté la France pour constituer l'équipe d'Algérie, et bien d'autres révélations qui ont suscité un grand intérêt auprès du public. Quand Moh Clichy s'est mis debout pour réciter mot à mot son discours prononcé en 1958 devant les magistrats de la France coloniale, alors qu'il venait de quitter sa cellule les mains menottées, ce fut un standing up de toute l'assistance ébahie, qui a réagi spontanément dès qu'il termina son intervention. Il avait écopé de 3 années de prison ferme, après son arrestation par la DST.
L'auteur et moudjahid Mohamed Ghafir a édité un livre en braille sur les événements du 17 Octobre 1961. «Notre jeunesse devra connaître l'histoire de son pays et les noms des architectes de la Révolution algérienne, déclare-t-il, c'est très important pour l'avenir de l'Algérie, seule la vérité compte, ajoute-t-il. Je veux laisser mon témoignage pour ne pas trahir le serment des martyrs de notre pays, sachez que le peuple algérien, enchaîne-t-il, a connu beaucoup de sacrifices et de martyrs depuis 1830, je partirai la conscience tranquille, mais je répondrai à toutes les invitations pour témoigner sur ce que nous avons vécu dans l'intérêt de mon pays et la mémoire collective», conclut Moh Clichy.
Cette manifestation, organisée par le CLC, entre dans le cadre de la commémoration du 57e anniversaire de la manifestation pacifique du 17 Octobre 1961 à Paris (France).
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