Algérie - Revue de Presse

Commémoration de la disparition de Mouloud Mammeri


18 ans déjà... Connu durant la guerre de libération nationale sous le nom de Bou Akkaz, il y a dix-huit ans l’Amusnaw s’en allait. Sur la route de Aïn Defla, un accident bête et idiot a brisé net le parcours d’un grand homme: Mouloud Mammeri. Dix-huit ans après, le père de «L’opium et le bâton» repose du sommeil du juste dans le petit cimetière de la colline oubliée. Mouloud Mammeri ou Da Lmulud a fait don de sa vie à ce pays qu’il avait aux tripes. Un engagement que certains ont très mal compris car pensant qu’il fallait lui faire un procès en sorcellerie, une condamnation plutôt venue de petites gens qui se pensaient plus nationalistes, le vouant aux gémonies. Mouloud Mammeri était un géant pour la simple raison qu’il essayait de participer à la reviviscence de la culture et de la langue ancestrale. Le printemps 1980 a été une tache dans le cours de la vie de ces adeptes de la pensée unique qui ont cherché à se dédouaner par la suite, et notamment le jour de sa disparition. Le peuple venu en masse assister à la traversée du géant a compris que ces nationalistes de la 25e heure étaient là comme au banquet essayant de comprendre la mort absurde des Aztèques. Certes, l’homme est mort mais dans la mort il est devenu un géant et les Aminata de l’Ahllil du Gourara pleurent un père, un homme proche du peuple et aussi un chercheur de valeur. Ameur des Arcades avait souri ce jour-là et, feuilletant les poèmes Kabyles anciens, il sourit car il allait rencontrer deux autres grands de la poésie et du bien dire, si Muhend U M’hend et cheikh Mohand U l’Hocine. Aujourd’hui, les populations rendent hommage à un homme qui a porté Tamazight et l’amazighité au pinacle, en commémorant le 18e anniversaire de la disparition de Bou Akkaz et du père de «L’Opium et le bâton». Ils savent que celui qui était un grand écrivain, et également un anthropologue, n’a nullement démérité bien au contraire. Durant l’épopée libératrice, il fut l’un de ceux chargés par feu Mhamed Yazid, alors représentant de l’Algérie en flammes à l’ONU, de la rédaction du dossier présenté par le FLN. Aussi, en ces jours du souvenir, outre l’association Taddukli Tadelssant Talwit de Beni Yenni qui organise une série d’activités en présence de la famille du disparu et avec la participation du ministère de la Culture, la wilaya, l’APC et aussi le HCA, l’ex CRAPE et le mouvement associatif, la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou se joint à ces commémorations par des expositions et aussi par des conférences et autres activités. Alors que l’association des enseignants de Tamazight de Tizi-Ouzou, dans un communiqué de presse, affirme que l’enseignement de Tamazight doit beaucoup au grand disparu et de citer deux œuvres clés de Mammeri: Tajerrumt et l’Amawal. Aussi cette association organise un concours de dictée pour célébrer le jour anniversaire de la disparition de Da Lmulud.
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