Algérie

Combattre le terrorisme « affaibli » !




La Kabylie est devenue, depuis des mois, le théâtre d?expression sanglante de ce qui reste de la nébuleuse terroriste en Algérie. Abandonnée quelque peu par l?Etat depuis la crise du printemps 2001, la région vit depuis des mois au rythme des attentats meurtriers, à travers lesquels l?ex-GSPC autoproclamé « l?organisation Al Qaïda au Maghreb » tente de démontrer que sa capacité à semer la mort et la désolation reste grande. Les dernières attaques contre les services de sécurité, à Boumerdès et Tizi Ouzou, interviennent à moins de trois mois des législatives et au moment où le discours officiel tente de convaincre l?opinion que les terroristes sont faibles. Dans une région où la présence des forces de sécurité, après le départ des gendarmes en 2002, est la plus moins importante du pays, les terroristes ont eu tout le temps pour s?organiser, s?équiper et mieux contrôler le terrain. En face d?eux, le pouvoir s?est contenté, d?un côté, de « supplier » les derniers « égarés » de redescendre des maquis et bénéficier des dispositions d?une charte taillée sur mesure et, de l?autre, de quelques opérations sporadiques, déclenchées à chaque attentat. Le ralliement du GSPC à Al Qaïda n?a pas inquiété nos responsables. Les attentats de Reghaïa, en octobre dernier, et l?attaque d?un bus transportant le personnel d?une société américaine à Bouchaoui, en décembre, n?ont pas fait bouger les choses. Alors que les services de sécurité éprouvent d?énormes difficultés à venir à bout de cette bête immonde et que la population de cette région vit dans l?angoisse des attentats, le pouvoir joue sur les mots et les qualificatifs. Ce n?est pas en minimisant la capacité de ces 200 ou 300 terroristes qui écument les maquis de Kabylie qu?on arrivera à les neutraliser. La population locale qui a trop souffert de l?absence des moyens de l?Etat durant ces dernières années a besoin d?être rassurée, sécurisée. Les militaires, policiers ou gendarmes qui sont sur le terrain, jour et nuit, doivent sentir qu?ils sont épaulés, encouragés. Ce n?est, certes, pas le terrorisme des années 1990, mais quel que soit le nombre de terroristes encore actifs et quels que soient leurs moyens, l?Etat a le devoir de les combattre. La lutte antiterroriste ne doit pas être menée selon les humeurs de tel ou tel responsable.

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