Algérie

Colloque international sur le soufisme à Béjaïa : Les dimensions culturelles du mouvement mystique à l’étude




La ville de Béjaïa, cité par laquelle ont transité d’illustres soufis, à l’image d’Ibn Arabi et de Sidi Boumediene El Ghaouth, accueille, depuis hier, la troisième édition du colloque international sur le soufisme.

Après Mostaganem puis Tlemcen, la charge mystique et la profondeur historique de l’ancienne capitale des Hammadites ont inspiré à l’organisme organisateur, le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), d’y tenir cette rencontre entre spécialistes. Au demeurant, une large partie des travaux, ouverts hier par Slimane Hachi, directeur du centre, a été consacrée à l’évocation du rôle de la ville dans la naissance et l’émergence du soufisme maghrébin, les courants qui ont marqué son évolution, avec un zoom accordé à la mystique qui entoure encore le marabout de Yemma Gouraya. Les participants au colloque, une quarantaine de chercheurs, selon les organisateurs, venus de pays aussi divers que les Etats-Unis, la France, l’Egypte, l’Iran, le Sénégal et la Tunisie, devront intervenir, durant les trois jours de travaux, sur des thématiques axées sur l’interrogation autour du phénomène soufi et ses différentes implications sociologiques. Le cas de l’émergence de certaines confréries et leurs impacts, pas seulement spirituels, sur leur environnement sera étudié via des communications qui s’arrêtent sur des expériences historiques. Ainsi en est-il de la tariqa rahmania, dont la fondation est partie de Kabylie pour ensuite rayonner sur un ensemble de régions d’Algérie. Le chercheur Tilman Hannemann, de l’Université de Brême (Allemagne), propose de voir cette expérience à l’aune de la réorientation générale du soufisme à la fin du XVIIIe siècle. Utile d’évoquer dans le propos le rôle joué par la tariqa rahmania dans la formation d’une conscience anticoloniale en Kabylie et un peu partout ailleurs en Algérie. Cheikh Aheddad, le mekeddem de la tariqa, avait, en effet, donné le sceau du sacré à l’insurrection armée contre le colonialisme français en 1871 à partir de Seddouk, localité perchée dans les montagnes de la rive sud de la Soummam.



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