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Colère contre le CET de Ben Badis




Colère contre le CET de Ben Badis
Constantine

Colère contre le CET de Ben Badis

Visiblement, les habitants de la commune de Ben Badis, qui se sont révoltés pour réclamer la fermeture du CET de Boughreb, allant jusqu’à mettre le feu au collecteur, après avoir bloqué l’accès au centre des jours durant, ont atteint le point de non-retour. Toujours mobilisés, ils envisagent de déposer une plainte en référé contre l’Epic du CET devant le tribunal d’El Khroub.

L’affaire du centre d’enfouissement technique de Boughreb qui a défrayé la chronique constantinoise la semaine dernière continue de faire des vagues. La réouverture partielle du centre, placé sous la garde des gendarmes depuis, n’a pas changé grand-chose. La situation demeure compliquée et les solutions apportées jusque-là par les pouvoirs locaux demeurent insuffisantes.

LES CONSÉQUENCES DE L’INCENDIE

Certes, le calme au niveau de la commune de Ben-Badis est revenu après plusieurs jours de tension qui se sont soldés par l’incendie criminel du CET et l’arrestation dans la foulée de cinq personnes. Mais, cette quiétude demeure précaire. Selon des informations concordantes, le chef du secteur militaire de Constantine serait intervenu auprès des notables de la ville pour apaiser les esprits et permettre la mise en service du CET. Une grande tension régnait samedi dans la ville, théâtre d’échauffourées mardi dernier. Les capacités de traitement du CET, qui sont de l’ordre de 740 t/j, ont été réduites de moitié en raison de l’incendie qui a ravagé une bonne partie du matériel. L’ouverture exceptionnelle de la décharge contrôlée du Kilomètre13, à Aïn Smara, pour parer à une situation inédite dans la wilaya, n’a pas été du goût des riverains de la région. Même son de cloche du côté des habitants de Didouche-Mourad. Les élus locaux, dont bon nombre d’entre eux sont en congé, ont fait volte-face et ont délégué la gestion de ce problème à leurs subalternes. Conséquences : des tonnes d’ordures ménagères s’amoncellent à travers les communes de la wilaya, provoquant l’ire des riverains, qui commencent à s’impatienter. La canicule de ces derniers jours a favorisé la propagation des insectes nuisibles et la puanteur est insupportable. Plus inquiétant encore, par endroits, nous ont rapporté des citoyens, les services communaux et autres personnes ont procédé à l’incinération sur place des tas d’ordures.

ACTION EN JUSTICE CONTRE LE CET

Bref, un retour à la normale n’est pas pour demain et les mesures prises en catastrophe par les autorités l’ont été surtout pour parer au plus urgent. Les riverains, dépités, réclament des solutions radicales. En tout état de cause, des habitants de la commune de Ben-Badis rencontrés samedi sont toujours en colère et ne comptent pas baisser les bras. Ils n’en démordent pas et exigent la fermeture sans délai du centre d’enfouissement technique implanté dans leur commune. D’autre part, lors de notre tournée à travers les rues de la ville, où les traces des barricades et des pneus brûlés utilisés pour barrer le route sont toujours visibles, on apprend que les citoyens, toujours mobilisés, envisagent sérieusement de se constituer en un collectif en vue d’ester en justice la direction du CET, responsable, selon eux, des graves maladies dont souffrent beaucoup de citoyens. La collecte des dossiers médicaux des personnes victimes de la pollution en vue de les remettre à un avocat qui se chargera de poursuivre en justice le CET a déjà commencé, ont indiqué les habitants. La mise en service du centre après les constatations faites par une commission ministérielle dépêchée sur place et le recours aux gendarmes pour ouvrir un passage aux camions exaspèrent ces derniers, qui envisagent de reprendre le chemin de la protesta.

S’agissant de l’incendie criminel qui a touché le CET, ces derniers, tout en dénonçant cet acte déplorable, estiment cependant que le premier responsable de cet état des fait sont les responsables qui ont fait de la politique de la fuite en avant leur mode de gestion. En effet, de manière inattendue, ce qui devait être une expression citoyenne d’un malaise, à savoir les effets dévastateurs de la pollution sur la santé des riverains, s’est transformé en de déplorables actes de vandalisme et de dégradation de biens publics. Des personnes malintentionnées parmi les protestataires ont franchi la ligne rouge et ont incendié le matériel du centre, causant de ce fait des dégâts matériels importants, en plus des pertes financières au Trésor public. ï￾®





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