Algérie - A la une

Cités sans âme !
Depuis le temps que l'on parle du relogement, il ne devrait plus exister de familles ou d'individus sans toit en Algérie. Pourtant, ce n'est pas le cas. Des dizaines de programmes de construction, des formules privées, des ventes sur plan, des quotas pour le social, l'AADL, l'ex-EPLF, l'Enpi, le LSP, le LPP et tant d'autres instruments qui auraient dû, ou pu, c'est selon, régler définitivement le problème du logement dans le pays. Pas du tout ! Au moment où le gouvernement annonce des livraisons et de nouvelles opérations de relogement dans le cadre du social, la liste des demandeurs s'allonge, les bidonvilles se multiplient et au bout, des émeutes pour dénoncer tel ou tel maire ou pire, choisir même le site du logement qui, il faut bien le souligner, est offert gratuitement.Le paradoxe n'est pas dans le fait que l'Etat essaye de remplir ses obligations constitutionnelles en garantissant un minimum de conditions pour une vie décente pour le citoyen. Le problème est ailleurs. Il est d'abord dans l'instrumentalisation du logement à des fins politiques poussant l'administration à privilégier les habitants des bidonvilles sur d'autres cas pourtant prioritaires. Pire, les bidonvilles sont devenus un enjeu politique et les autorités hésitent à aller vers leur destruction totale, préférant les gérer et maintenir volontairement la pression sur le logement. Ensuite, il y a la mauvaise gestion qui a fait perdre à l'Etat des milliards de dollars puisés des puits de pétrole de Hassi-Messaoud. Combien de sites ont pu être livrés dans les délais ' Très peu, sinon aucun. Combien de sites construits sans qu'il y ait les conditions d'une vie normale comme une école, un dispensaire, ou des commerces ' Très peu. On est ainsi loin des cités intégrées dont on parle officiellement dans les communiqués officiels mais que l'on ne voit jamais sur le terrain.Dans leur politique de l'habitat, les gouvernements qui se sont succédé ont toujours parlé du logement mais jamais de la cité qui est censée véhiculer une culture et une certaine manière de vivre. Tout le mal vient de là. Construire des villes n'est pas synonyme de cités-dortoirs. Que l'on ne s'étonne pas aujourd'hui de voir des quartiers entiers dans la banlieue d'Alger, de Constantine ou d'Oran vivre le calvaire avec la violence et la guerre des gangs. Mais cela est une autre histoire.


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