Algérie

Cités hier dans l’affaire de la BCIA




Les premiers témoins enfoncent le directeur de la BEA Médioni Hier, l’audience de l’affaire de la BCIA a débuté avec les premières auditions des témoins. Le premier à être cité a été l’ex-inspecteur principal à la BEA qui se trouve actuellement à la retraite. Il déclarera qu’il a été nommé à ce poste en 1988, signalant qu’au cours de ses opérations d’inspection il n’avait rien trouvé d’anormal au niveau de l’agence BEA de Médioni (Agence BEA ‘Yougoslavie’). D’autre part, il affirmera que des traites appartenant à la société SOTRAPLAS se trouvaient au niveau de cette agence et que le directeur de cette banque les a escomptées. Le juge lui demandera de lui expliquer le problème de ces 41 traites avalisées par la BCIA et escomptées par la BEA, qui furent rejetées par la suite par la même BCIA pour présentation tardive. Le témoin essayera d’être assez explicite dans ses réponses mais sans pour autant donner de réponses précises. Il dira cependant que le directeur de l’agence BEA 74 (ou agence Yougoslavie) était responsable de l’escompte de ces traites d’une valeur globale de 5 milliards de dinars. Il reviendra par la suite sur les inspections et contrôles effectués et les rapports établis qui ont relevé, souvent, des dépassements. «Face à ces dépassements, le questionnera le juge, quelle a été votre position?» «Notre rôle en tant qu’inspecteur, répondra-t-il, était de les signaler ; quant aux décisions, elles n’étaient pas de notre ressort». Les autres témoins cités, des commerçants ainsi que le frère du gérant de SOTRAPLAS et son oncle maternel, de même qu’un parent d’Ahmed Fouatih Belkacem, n’apporteront aucun nouvel élément susceptible d’éclairer cette affaire. Appelé à la barre, Djaâfri Bouhadjar, sous-directeur d’exploitation, reviendra sur la date du rejet de ces traites ainsi que sur les anomalies décelées qu’il qualifie de «sans gravité». D’autre part, le représentant du ministère public reviendra sur les traites dont a bénéficié SOTRAPLAS en quelques jours et dont le montant global s’élèverait à 300 milliards de centimes. Le témoin précisera que la décision de permettre à une entreprise de bénéficier d’un nombre aussi important de traites en si peu de temps était du ressort du directeur de l’agence bancaire. Encore une fois, la responsabilité de ce dernier est ainsi mise à l’index. Zerhouni Lahcène, un ancien cadre à la BEA, qu’il quittera pour rejoindre la BCIA avant de demander sa réintégration à la BEA, dira, concernant les dépassements dont il est question, ne rien savoir à ce sujet. Le représentant du ministère public reviendra par la suite sur les crédits dont a bénéficié Sotraplas. Toujours sur ses gardes, le témoin osera à peine expliquer que, pendant qu’il se trouvait à la BEA et sous la direction d’El Oued Boumediene, cette société a bénéficié d’un crédit de 200 millions de dinars. Invité à apporter des éclaircissements, El Oued Boumediène dira que Addou Samir, du temps où lui était directeur à l’agence 74, n’a jamais dépassé sa ligne de crédit. Concernant le rejet des traites par la BCIA, il relatera de nouveau l’incident qui a opposé le gérant de Sotraplas au directeur de la BCIA, après qu’une délégation de la BEA, mandatée par la direction régionale, est allée le voir pour trouver une solution au problème qui venait de surgir. Ahmed Kharoubi leur dira, toujours selon les déclarations de ce témoin, qu’il est en possession d’une ordonnance signalant que le gérant de Sotraplas n’a pas livré la marchandise convenue à ses clients et que ces derniers ont fait opposition. Le témoignage de Houti Rabéa fera tinter un autre son de cloche, où les dépassements sont à nouveau remis en cause, sinon comment expliquer qu’un crédit a été accordé au dénommé Bounab alors que ce dernier n’était pas en possession d’une domiciliation commerciale. En effet, selon le témoignage de cette dernière, après que ce client mis en cause dans cette affaire a déposé un dossier pour accéder à un crédit de 65 milliards de centimes pour l’achat de sucre, une inspection a été diligentée sur le lieu de stockage pour formaliser son dossier. Les inspecteurs n’y trouveront, semble-t-il, qu’un hangar fermé d’une superficie de 1000 m2 ; ils ne pourront ainsi pas terminer leur inspection. Cela n’empêchera pas ce mis en cause de bénéficier de son emprunt... avec un dossier incomplet. «Qui a permis cette décision?», lui demandera le juge. Le témoin signalera qu’une telle décision ne peut relever que des prérogatives du directeur de l’agence de la BEA. Hasna Yellès
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