Algérie - Revue de Presse

Déjà le délabrement Les habitants de Skikda se rappellent encore des chantiers colossaux engagés sur les lieux quelques semaines seulement avant la venue du président de la République pour, soi-disant, inaugurer la cité. Dans leurs précipitations, les responsables de l?époque ne s?étaient nullement gênés de maquiller les lieux. Des chantiers prévus pour durer plus d?une année ont été bâclés en moins d?un mois. Il fallait faire vite pour offrir au Président une cité pavoisée, le reste, bof, qui s?en soucie ! Le résultat du « faux » ne tardera d?ailleurs pas à se manifester puisqu?aujourd?hui la cité n?est que l?ombre de ce qu?elle fut. Les glissements de terrain sont légion, et on tente aujourd?hui d?y remédier en engageant d?autres chantiers pour ériger des murs de soutènement. Une réalité qui imprègne la cité de boue, de poussière et aussi de... malfaçons. Une partie de l?un de ces murs encore en construction et qui cloisonne les immeubles 39, 40 et 41 s?est déjà inclinée, alors qu?il n?a même pas encore été chargé ! Des tonnes de remblais déplacés sont laissées à l?air libre au lieu de les utiliser pour remplir les vides créés ici et là. On semble préférer les laisser boucher les regards. Les conséquences des affaissements sont nettement visibles. Au pied de l?immeuble 41, toutes les canalisations d?eau potable et les réseaux électriques, qui ont été carrément déplacés par l?affaissement, sont exposés à l?air libre et font partie des aires de jeux des enfants de la cité. Le trottoir est éventré et une importante fuite prend ses racines juste devant l?immeuble 41, vide son eau juste à côté. En s?en approchant, on remarque vite qu?elle a été colmatée par des bouts de...caoutchouc ! Les habitants racontent que le jour des grandes pressions, il leur devient impossible d?arpenter l?entrée de l?immeuble sans se munir de leur parapluie. Plus grave encore, la fuite est mitoyenne des câbles électriques et la moindre faille risque d?incendier les lieux, il n?y a qu?à se rappeler qu?il y a moins de deux mois, un grave incident dû à cause des mêmes problèmes s?était produit à Merj Eddib, quand un court-circuit engendré par des fuites d?eau avait créé une grande panique parmi les habitants de l?immeuble qui ont passé la nuit dehors. Aux alentours de la cité, les immondices jonchent les aires libres. Une situation encouragée, surtout par l?irresponsabilité de quelques habitants qui vident leurs ordures aussi bien sur la chaussée que sur ce qui reste d?espace vert. L?autre phénomène qui caractérise la cité Bitat reste la dégradation totale des routes et des trottoirs que les habitants imputent surtout aux engins des entreprises qui tardent à achever leurs « murs de soutènement ». Une bonne partie des trottoirs qui existaient auparavant a déjà disparu alors que la cité ne date même pas de dix ans. L?association de la cité et dans une lettre adressée à plusieurs responsables locaux, insiste sur l?irrégularité du ramassage des ordures. D?après les termes relevés dans son rapport, l?association s?interroge quant à l?absence totale des agents communaux chargés du ramassage des ordures et de la police de l?urbanisme. Elle estime également que les entreprises chargées des chantiers dans la cité « travaillent dans l?anarchie et sans aucun contrôle », en justifiant ses dires par les dommages causés aux trottoirs, aux routes et aux canalisations. L?état de la cité, décrit dans le rapport de l?association, est beaucoup moins « expressif » que la réalité. Car si une telle dégradation s?est abattue sur une nouvelle cité, il serait intéressant de savoir de quoi sera faite la cité Bitat dans une dizaine d?années ? Faudrait-il encore attendre une autre visite présidentielle pour activer les travaux ou bien...
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