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Cisjordanie
L'armée d'occupation israélienne a violement dispersé hier à coup de grenades lacrymogènes et assourdissantes une manifestation dans un village palestinien près de Bethléem, en Cisjordanie occupée, contre la construction par l'Etat colonial d'un mur de séparation. Des dizaines de palestiniennes et des militants anti-occupation s'étant donnés rendez-vous pour dire leur refus au mur symbole de la colonisation. À Beit Jala, des officiels et des représentants de l'Eglise palestinienne ont marché vers la zone où les bulldozers de l'armée ont récemment arraché plusieurs oliviers vieux de plusieurs centaines d'années dans une scène d'une sauvagerie déconcertante. Plusieurs dizaines de soldats d'occupation, dont certains postés sur des toits, ont tiré des grenades lacrymogènes réprimant le cortège qui terminait un chant religieux et des prières. Deux manifestants ont été arrêtés, une attitude devenue coutumière lorsque les habitants palestiniens tentent de défendre les derniers lopins de leurs terres. L'ancien patriarche latin d'Al-Qods, le Palestinien Michel Sabbah, a dénoncé ces travaux, entamés il y a une dizaine de jours sans que ça ne suscite la désapprobation de l'opinion internationale. «Cette terre nous appartient, quoi qu'ils fassent, quoi que leurs tribunaux en disent, cette terre nous appartient et nous reviendra un jour», a-t-il lancé. «Vous êtes les plus forts avec vos armes, mais vous n'êtes pas les plus forts quandil s'agit d'humanité», ajoutera-t-il à l'adresse des occupants. Moustapha Barghouthi, membre de la direction palestinienne a réitéré l'exigence de faire chuter «ce mur basé sur la séparation et le racisme, trois fois plus long et deux fois plus haut que le mur de Berlin». L'Etat hébreu a commencé depuis 2002 à construire un mur-barrière, illégal du point de vue du droit international, lui permettant de grignoter d'avantage de terres palestiniennes. Achevé aux deux tiers, ce mur de l'apartheid est appelé à terme à atteindre 712 km. En 2004, la communauté internationale, comme l'Assemblée générale de l'ONU, a jugé illégale la construction du mur et exigé son démantèlement. Mais sans résultat, Israël semble au dessus du droit international. Non seulement le mur empoisonne la vie des Palestiniens, mais surtout il établit de fait de nouvelles frontières. Selon l'ONU son tracé se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien. La nature coloniale de ce mur est patente. Il est évident que le tracé du mur étend davantage plusieurs colonies en toute illégalité. À Beit Jala sa construction fait l'objet d'une farouche résistance des Palestiniens, d'autant plus que le mur devait passer entre un monastère et un couvent de l'ordre des Salésiens. La justice israélienne avait décidé en avril de bloquer le passage du mur et demandé à l'Etat de considérer d'autres tracés. Mais en juillet, cette même justice au service de la colonisation a autorisé de nouveau l'édification du mur de la honte, spécifiant que l'interdiction de construire prononcée en avril valait seulement pour quelques centaines de mètres près du monastère et du couvent.M. B./Agences




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