Algérie - A la une


Cinéma
Publié le 22 juin dernier dans le Journal officiel, l'arrêté fixant le cahier des charges relatif à l'exploitation des salles de spectacles cinématographiques a été conçu sous le règne tyrannique de l'ancienne ministre. Il fait partie de ces quelque mille textes législatifs et réglementaires publiés depuis 2002 et qui ont étranglé l'action culturelle et artistique en Algérie. L'article 6 de cet arrêté avait particulièrement fait parler de lui la semaine dernière. Il stipule que «tout exploitant de salle de spectacles cinématographiques est tenu, sous peine de suspension de l'autorisation d'exercice, de programmer des films de production algérienne en langues nationales.Le nombre de films de production algérienne diffusés annuellement ne doit pas être inférieur au tiers du nombre global de films programmés durant l'année dans la même salle ou dans le même multiplex». Donnant l'impression d'avoir été rédigé, comme l'ensemble des autres textes d'ailleurs, par un cabinet français, il est complètement détaché de la réalité du pays. Alors que la petite dizaine de salles de cinéma en activité ?principalement concentrés sur Alger? attirent un public déjà dérisoire et les exploitants privés ne s'aventurent guère dans un secteur peu porteur à cause notamment du piratage, cette décision relève, ni plus ni moins, du populisme. On n'encourage pas les productions cinématographiques nationales en les imposant au marché. On les encourage en aidant les producteurs et les réalisateurs à augmenter la qualité de ces productions.Par ailleurs, la lecture de l'arrêté dans son ensemble montre qu'il est, en réalité, venu renforcer la loi n° 11-03 du 17 février 2011 relative à la cinématographie et ses trois décrets d'application publiés trois années plus tard, et qui avaient, à travers une panoplie d'«autorisations/visas», totalement verrouillé l'activité cinématographique, restreint la liberté de création et fermé la porte à toute initiative indépendante dans le secteur cinématographique. Il est en effet inapproprié, voire ridicule, de définir et d'expliquer sur deux pages du Journal officiel c'est quoi une «salle d'art et d'essai», une «salle hors catégorie», une «salle de première catégorie», une «salle de deuxième catégorie», un «multiplexe», etc. Comme si on en été là !




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