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"Chronique d'un acquittement annoncé"




Arguments juridiques de la défense des accusés contre plaidoirie politique des parties civiles. Au tribunal de Nîmes, la Chambre d'instruction de la cour d'appel a examiné, jeudi, l'affaire des frères Mohamed dont le juge d'instruction a demandé, en janvier, le renvoi devant la cour d'assises du Gard pour "actes de tortures" commis dans les années 1990 dans la région de Relizane où ils faisaient partie d'un groupe de légitime défense. Des faits qu'ils n'ont eu de cesse de nier. Au nom d'une compétence extraterritoriale de la justice française, une information judiciaire avait été ouverte en 2003 suite à une plainte de la Fédération internationale des droits de l'Homme contre Abdelkader et Hocine Mohamed qui résident à Nîmes, dans le sud de la France.Après bien des péripéties, les deux frères ont donc comparu jeudi en audience publique, remarquablement défendus par Me Khadija Aoudia qui a su démontrer de manière implacable les failles du dossier. Le témoignage, qui a servi de base aux poursuites, n'est étayé par aucun élément matériel. Elle a donc plaidé le manque de probité considérant que "la calomnie et les préjugés ne sont pas les constituants d'un procès équitable", encore moins une "instrumentalisation des médias" ayant pour objectif de "jeter les frères Mohamed à la vindicte populaire".Au terme de sa plaidoirie, Me Aoudia a demandé l'infirmation de l'arrêt de renvoyer les deux frères devant les Assises. Lui succédant, le procureur général, Michel Desplan, a commencé par rappeler "le plus grand respect" qu'il a pour les institutions judiciaires algériennes, soulignant que "l'Etat français n'a aucune leçon à donner àl'Etat algérien". Il a, ensuite, soigneusement démonté les arguments de la partie civile. Ce qui l'a conduit à conclure que "le dossier, en l'état, conduira à une chronique d'un acquittement annoncé". Faute d'éléments à charge permettant le renvoi devant les Assises, il a demandé un complément d'information. Prenant la parole à son tour, l'avocat des parties civiles Me Patrick Baudoin a cru déceler une "connivence" entre la défense et la procureur générale. "Avait-elle besoin d'un secours '", a répondu le procureur pour saluer l'excellente plaidoirie de Me Aoudia. À défaut de pouvoir déployer une argumentation juridique, Me Baudoin a choisi de dévier le débat et d'attaquer sur le terrain politique affirmant n'avoir "aucun respect pour les autorités algériennes, et plus spécialement pour les autorités militaires qui, en réalité, gouvernent l'Algérie". La décision est mise en délibéré au 19 janvier.Dans la salle d'audience, il y avait le président de l'Observatoire de l'islamophobie, Abdellah Zekri, présent en tant que président du Conseil représentatif des Algériens de France, et la députée de l'émigration, Chafia Mentalecheta.Paris : Correspondance particulière


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