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Choix à haut risque à Nouakchott



Choix à haut risque à Nouakchott
Qui a intérêt à ce que le torchon brûle entre Alger et Nouakchott ' A l'origine de cette crise entre les deux capitales maghrébines, l'expulsion du premier secrétaire de l'ambassade d'Algérie en Mauritanie suite à de fallacieuses accusations de vouloir nuire aux relations de bon voisinage du pays hôte avec le Maroc en distillant de fausses informations sur le trafic de drogue qui viendrait du royaume dans la presse locale.La réaction officielle mauritanienne paraît, de toute évidence, démesurée par rapport aux faits reprochés et ne justifie en rien l'expulsion du premier secrétaire. Sans demander la moindre explication au concerné ou au représentant de l'Algérie à Nouakchott, la chancellerie mauritanienne a commis l'impair diplomatique en expulsant le diplomate et en le déclarant persona non grata. Un geste inexpliqué et surtout inamical envers un pays membre de l'UMA, dont fait partie la Mauritanie. Il ne fallait pas s'attendre, devant un tel geste inamical et non fraternel, à ce que l'Algérie n'applique pas le principe de réciprocité en demandant au diplomate mauritanien de même rang de l'ambassade à Alger de quitter le pays.Les choses auraient pu en rester là et le temps aurait sans doute arrangé les choses. Mais dimanche dernier, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, n'écoutant pas la voix de la raison, a choisi, devant les responsables locaux de presse, de hausser le ton. Un ton guerrier même, en affirmant que la crise était loin de s'estomper entre les deux capitales. Et de réaffirmer que la Mauritanie ne permettra à quiconque de nuire à ses relations de bon voisinage. Le message subliminal est on ne peut plus clair : c'est l'Algérie qui est visée par les propos du chef de l'Etat mauritanien.Il devient on ne peut plus clair que dans l'appréciation du principe de relations équilibrées avec ses voisins, la Mauritanie, par le biais de son Président, pencherait plutôt vers Rabat. Rien d'étonnant d'ailleurs, puisque ces derniers mois le palais royal a multiplié les appels du pied en direction de Nouakchott et se livre à une véritable concurrence avec la diplomatie algérienne. Tout semble indiquer que des centres d'intérêt mauritaniens pousseraient vers le rapprochement avec le Maroc.Certains y voient même l'ombre des Saoudiens, non contents sans doute de la position de l'Algérie sur la crise au Yémen ou encore vis-à-vis de l'Iran (considéré par les pétromonarchies sunnites du Golfe comme l'ennemi de toujours) dans ce repositionnement de la Mauritanie en faveur de la monarchie chérifienne.En tout cas, pour l'heure, l'Algérie, pour marquer son désaccord avec ce choix à haut risque de Nouakchott, a choisi de boycotter la réunion des ministres maghrébins de l'Intérieur qui s'est tenue jeudi dernier dans la capitale mauritanienne, en y envoyant un haut fonctionnaire. Quant au Maroc, il est de notoriété publique qu'il reste le premier pourvoyeur de kif dans la région. D'ailleurs, les organisations non gouvernementales et les observatoires internationaux sur les drogues et les trafics l'attestent.




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