Algérie - Revue de Presse

Cherté de la vie, salaires, élections locales?



Les justifications de Belkhadem La tension sociale née de la flambée des prix de première nécessité n?inquiète guère Abdelaziz Belkhadem. Face aux journalistes, hier, lors de sa conférence de presse tenue à la résidence El Mithaq, le chef du gouvernement a rassuré que la rentrée sociale sera des plus normales. Comme d?habitude, chaque été apporte avec lui son lot de rumeurs politiques et sociales infondées », note-t-il, avant d?ajouter : « Il n?y a pas de tension sociale, mais plutôt des tensions inflationnistes sur certains produits de grande consommation pour lesquelles l?Exécutif a pris les mesures adéquates. » Il reconnaît, cependant, le déficit communicationnel qui a, de son avis même, attisé les rumeurs et les spéculations. Pour pallier ce déficit, M. Belkhadem promet d?instaurer, à partir de la semaine prochaine, une conférence de presse hebdomadaire qui serait animée par le ministre de la Communication, au lendemain de chaque réunion du Conseil du gouvernement. Revenant encore sur la flambée des prix de large consommation, M. Belkhadem dira qu?elle est plutôt due à la hausse des prix sur les marchés internationaux et non pas à une défaillance quelconque de l?Exécutif. Réfutant le fait qu?il y a eu une augmentation généralisée des prix, le chef de l?Exécutif estime que l?Etat a bien accompli son devoir. Il affirme que l?Etat continuera à subventionner le prix du pain et du lait. Il souligne également que des mesures ont été déjà prises pour mettre fin à la spéculation sur la pomme de terre. Ces mesures consistent, selon lui, à obliger les stockeurs de la pomme de terre à mettre l?ensemble de leur stock sur le marché. « Les walis, à travers le territoire national, ont été instruits pour saisir tous les stocks de pomme de terre conservés dans les chambres froides par des spéculateurs. » D?après lui, 1200 t ont été déjà réquisitionnées. Aussi, ajoutera-t-il, le gouvernement a prévu l?importation de 100 000 t de pomme de terre pour couvrir le déficit du marché local, avec le démantèlement des taxes douanières et de la TVA durant les mois de septembre et octobre. Pour le reste des produits, le chef du gouvernement s?en lave les mains en imputant la hausse de leur prix au marché extérieur. L?Etat n?y peut rien, d?après lui. M. Belkhadem impute encore cette situation à l?absence de productivité au niveau national. Il estime, par ailleurs, que la démission du gouvernement n?est pas une solution. Car, ce n?est guère la faute à ses membres. Il écarte dans ce sillage toute idée d?un remaniement du gouvernement tout en précisant que cela relève des seules prérogatives du président de la République. Pas de réévaluation du dinar Abordant la situation macroéconomique, il ne cesse de répéter que les exportations hors hydrocarbures ne représentent qu?un cinquième de la facture alimentaire qui a atteint à la fin 2006 les 3,8 milliards de dollars, alors qu?elle était de 2,4 en 2002. « Certaines voix évoquent souvent les réserves de change lorsqu?elles parlent de la cherté de la vie. Ce matelas financier n?est, cependant, pas le résultat de la productivité nationale, mais plutôt induit par les exportations du pétrole », rappellera-t-il. Il écarte, en outre, l?idée de réévaluer le dinar, émise par des économistes et des patrons privés, pour booster un tant soit peu le pouvoir d?achat des citoyens complètement érodé. Une revalorisation du dinar, à ses yeux, risque de se répercuter négativement sur les finances publiques. « Une appréciation du taux de change du dinar, explique-t-il, affectera notamment la compétitivité des secteurs hors hydrocarbures, stimulera les importations des biens et services alors qu?elles sont déjà trop élevées, causerait une érosion de la fiscalité pétrolière et impliquerait une érosion des réserves de change qui seraient fortement sollicitées pour couvrir un dinar plus fort. » Bipartite début septembre La solution ? Le chef de l?Exécutif ne donne aucun traitement définitif à ces tensions cycliques qui risquent de devenir chroniques. Au sujet du projet de la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique, M. Belkhadem annonce la tenue, début septembre, d?une bipartite gouvernement-UGTA. Selon lui, le projet sera prêt une fois que tous les textes régissant chaque branche seront finalisés. « Si ces textes seront prêts avant la fin de cette année, nous appliquerons la nouvelle grille dès janvier », indique-t-il, comme pour rassurer les fonctionnaires dont le nombre avoisine les 1,3 million. Il parle, dans le même sillage, de 485 échelons de la Fonction publique qui doivent être bien définis. La nouvelle grille des salaires ne pourrait être applicable qu?avec les statuts particuliers à chaque branche. « C?est à propos des textes particuliers que j?ai évoqué la date de juillet 2008 car leurs négociations, qui se déroulent au niveau du partenaire social de chaque branche (...) prennent habituellement du temps, six mois ou peut-être une année », précise-t-il en disant qu?il n?a jamais été question de reporter l?application de la nouvelle grille des salaires jusqu?à 2008. Défendant son bilan économique, le chef du gouvernement se livre à un véritable exercice de chiffres comparatifs surtout aux années creuses qu?a connues le pays. Tout en réaffirmant la dépendance entière des hydrocarbures, M. Belkhadem indique qu?outre la facture alimentaire, les importations ont augmenté à tous les niveaux et ont atteint 21,4 milliards de dollars en 2006. Quant aux exportations (en hydrocarbures à 99%), elles ont atteint les 53,6 milliards de dollars. S?il se dit satisfait du développement du secteur agricole avec l?augmentation des terres utilisées de près de 1,5 million d?hectares (3,6%), le chef du gouvernement relève avec amertume le recul du secteur industriel (public et privé), qui a perdu 40% de ses capacités. Au plan politique, le chef du gouvernement écarte tout autre report des élections locales, prévues en octobre et décalées en novembre à cause du mois de Ramadhan. Selon lui, le président Bouteflika convoquera incessamment le corps électoral. « Les élections locales auront lieu à la date prévue et elles ne seront pas reportées, comme certaines rumeurs l?ont colporté », soutient-il. Répondant à une question sur la révision constitutionnelle, il a rappelé qu?il s?agit d?une « prérogative exclusive du président de la République ». Quant à l?initiative du ministre de l?Intérieur portant assainissement des listes électorales par voie épistolaire, le chef du gouvernement la trouve « juste ». Pour lui, il ne s?agit ni de s?immiscer dans les affaires intimes des citoyens ni de connaître leurs orientations politiques. Il estime que le ministère de l?Intérieur « n?a pas l?intention de surveiller les électeurs ». Abordant le volet sécuritaire, M. Belkhadem tient d?abord à rassurer que les services de sécurité et l?armée maîtrisent la situation, affirmant au passage que la lutte contre le terrorisme se poursuit toujours. D?après lui, 36 terroristes ont été neutralisés en juillet dernier, dont 19 arrêtés, 15 tués et les autres se sont rendus. Cela sans compter la destruction de 22 casemates, le désamorçage de 36 bombes et mines et la récupération de 15 armes.


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