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Cherif Chaâlane, un plasticien loin des feux de la rampe


Cherif Chaâlane, un plasticien loin des feux de la rampe
Il est à la fois pensif et présent lors de la discussion, le regard affable et le visage expréssif, des réflexes sages mais qui trahissent, quand même, cette fougue créatrice, indispensable au plasticien. Il est imbu d'une ivresse juvénile qui refuse d'abdiquer devant le circuit naturel d'un temps mesuré autrement chez les autres.Il fait partie de cette étoffe d'artistes nés dans les errances d'une école qui refusait à l'Algérien son appartenance ethnique et civilisationnelle. Il commencera, tout enfant, par des graffitis favorables à la cause nationale dès les premières années de la Révolution. Dans les années soixante, l'inspiration porte l'homme au devant de la scène artistique avec des expositions locales où le beau prend forme dans des ?uvres où la femme occupe une place prépondérante.Femme au foyer ou confrontée aux tabous d'une société où s'enchevêtrent modernité et authenticité pour susciter confrontation ou, au contraire, une cohabitation en symbiose. Femme : mère idéalisée ou femme aimée, martyrisée, militante et aguerrie ou incomprise et sous-estimée? sont autant de thèmes qui reviennent à travers le pinceau de Cherif Chaâlane qui le fait au quotidien, avec cette recherche inassouvi du beau, cette quête de l'âme ?s?ur inaccessible, cet amour pas forcément utopique de l'autre, ces milles et une histoires que racontent ses tableaux, porteurs d'une touche fugurative et semi-figurative, école dont l'artiste se réclame.Sa vie artistique ressemble beaucoup à son physique. Peu prolixe mais convaincant, il traine derrière lui un nombre record de participations dans des expositions et des festivals de renommée. Il est l'un des initiateurs et encadreurs du fameux festival international des arts plasiques, organisé en 1980 à Souk-Ahras. Une première et dernière manifestation de cette envergure dans cette ville.En 1979, il participe au congrès arabe des arts plastiques à Tripoli (Syrie). Les années qui suivront ces deux années phares de sa vie artistique, ils sillonnera toutes les autres régions du pays et fera parler de lui à l'occasion de plusieurs manifestations notamment celle d'Alger, capitale de la culture arabe.à Souk-Ahras, l'année 2014 a été celle de la reconnaissance à l'échelle locale comme l'un des bâtisseurs du mouvement artistique dans cette wilaya. La remise du deuxième prix lors du salon de Souk-Ahras en est le couronnement. Cet ancien cadre des chemins de fer, artiste-autodidacte, fait partie de ces rares personnes qui, sans exhibitionnisme aucun, sans susciter trop de tapages autour d'elles? contribuent à l'essor, au moins culturel d'une ville, d'une wilaya, d'un pays.


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