Algérie - Revue de Presse


Sabila 19 ans, étudiante à l'annexe universitaire de Boufarik, Assia 14 ans, collégienne dans un CEM de Cherchell, Islam 13 ans, collégien à Cherchell et Kaouthar 9 ans, scolarisée en 3e année primaire, n'iront plus dans leurs classes respectives. Leurs camarades de classe ne les reverront plus.
Ces quatre sourires se sont éteints à tout jamais. Ils ont connu une mort effroyable. Ils ont été asphyxiés par des émanations de monoxyde de carbone.Des témoins, voisins des victimes, furent alertés en cette soirée de ce samedi passé par les cris stridents de la mère éplorée. Elle appelait au secours et criait à tue-tête que ses quatre enfants sont affalés dans la douche minuscule de leur étroite maison de deux pièces, située à proximité immédiate du port de Cherchell. Les secours arrivèrent sur les lieux et constatèrent que les émanations sournoises du monoxyde de carbone ont fait leur macabre besogne. Quatre corps de bambins furent transportés inanimés à l'hôpital de la ville. Les médecins ont fait leur constat. Ils sont formels, ces quatre enfants inertes sont irrémédiablement décédés. Mais comment cela ait pu arriver dans un si petit réduit de deux pièces qui servait alternativement de cuisine, de salle de bains et de chambre à coucher ' Selon la Protection civile de la wilaya de Tipasa, Sabila 19 ans prenait son bain ce samedi aux environs de 18 heures, en vue de se préparer à rejoindre l'annexe universitaire de Boufarik, le lendemain ; tandis que ses trois autres frères et sœurs attendaient leur tour pour la douche, dans ce minuscule réduit et se préparer à rejoindre aussi le lendemain dimanche l'école. Selon les témoins et les voisins des victimes, ce fut leur maman qui découvrit horrifiée les corps inertes de ses quatre enfants affalés à même le sol et une émanation de gaz qui emplissait les deux chambres. Aux environs de 20 heures de cette soirée, la maman ne savait toujours pas que ses quatre enfants sont morts. Mais elle pleurait avec l'espoir caché que ses quatre enfants seraient toujours vivants en disant aux quelques familles voisines venues la réconforter «ils vont revenir. Ils se rétabliront, n'est-ce pas '» Elle scrutait d'un œil hagard chaque visage des personnes présentes qui pourrait lui rapporter une nouvelle réconfortante. En vain. A 22 heures, les quatre corps ont été acheminés vers la morgue de l'hôpital de Sidi-Ghilès, en vue d'une autopsie. Précisons à l'attention de nos lecteurs que le père des quatre victimes est décédé, il y a six mois. Ce fut un plongeur sous-marin qui exerçait dans certains ports européens et américains. Etant en longue maladie et en difficulté, ce père sexagénaire put être fier de la réussite au baccalauréat de Sabila et des bonnes performances à l'école de Assia (14 ans) et de Islam (13 ans). Avant sa mort l'été passé, il était aussi fier des bonnes notes obtenues par Kaouthar, à l'école primaire voisine du port. La tragique et terrible disparition de ces quatre enfants consterna la ville et les familles cherchelloises. La ville de Cherchell s'est réveillée ce dimanche dans la torpeur, l'étonnement et la tristesse causés par ce terrible accident.


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