Algérie

Chéraga



Huit familles jetées à la rue Il aura fallu, hier, plusieurs dizaines de gendarmes munis d?équipement de persuasion et d?intervention afin de déloger huit familles habitant des baraques sur les terres d?une exploitation agricole collective (EAC) à Haouch Baillot, dans la commune de Chéraga. Celles-ci, crise de logement oblige, se sont installées depuis quelque temps dans des habitations précaires érigées à l?aide de tôles, de parpaing et de zinc. Consternées, des dizaines de personnes suivaient de loin le bulldozer qui fonçait tout droit vers les chaumières, et les ouvriers qui dégageaient les effets personnels des familles. Femmes en pleurs, enfants traumatisés, même les ouvriers de l?APC de Chéraga, dépêchés pour cette opération, étaient affectés par ce drame. « Où es passé l?Etat ? Comment pouvons-nous admettre qu?en 2005, des enfants en bas âge soient jetés à la rue sous cette pluie, alors que notre Etat est assis sur une manne financière de 100 milliards de dollars », s?interroge ce citoyen. Vociférant, une femme déclare que les élus locaux n?ont rien fait pour nous reloger et que la situation ne fait qu?empirer. « Où voulez-vous qu?on aille ? », lâche-t-elle à l?adresse d?un élu. « Les terroristes ont été amnistiés, les truands et les bandits ont été graciés et le chaâbi (pauvre citoyen), vous ne faites que lui pourrir la vie en le jetant à la rue. Mais où est passé la justice sociale ? », s?écrit-elle. En pleurs et totalement désarçonnée, une autre jeune femme est au bord de la déprime. Son logis détruit, ses effets ainsi que ses enfants à la rue et son mari embarqué par les forces de l?ordre. « Nous avons dû nous endetter mon mari et moi pour pouvoir construire cette baraque et y passer l?hiver. Nous n?avons pas où aller », avoue-t-elle. Les deux enfants, l?un âgé de 6 ans et l?autre de 4 ans, sont là sous cette pluie de matinée. Ils pleurent. Pour le maire de Chéraga, cela fait quelque temps que ces familles ont investi les lieux, érigeant des baraques et mettant les responsables locaux devant le fait accompli. Des mises en demeure leur ont été envoyées afin de libérer les lieux. Le P/APC ajoute que 13 autres familles, qui ont érigé des baraques à proximité de celles détruites, sont concernées par une opération de débidonvilisation, sauf que cette affaire est pendante au niveau de la justice qui n?a pas encore tranché. Le maire qui compte poursuivre en justice les exploitants de cette EAC n?a pas jugé utile de se prononcer sur les dizaines de baraques installées sur les bordures de la route nationale, point de réponse du maire de Chéraga.



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