Chemiserie de Larbaâ Nath Irathen

Des dizaines de femmes, certaines avec leurs enfants, employées à l'unité Chemiserie du Centre de Larbaâ Nath Irathen, à 25 km au sud-est de Tizi Ouzou, ont tenu jeudi dernier un sit-in devant le siège de la wilaya pour dénoncer l'indifférence des autorités devant la crise qui paralyse leur entreprise.Elles protestent également contre «les harcèlements par des convocations quotidiennes à la justice, actionnées par la direction intérimaire de cette EPE contre des mères de familles sans ressources», clament les protestataires dont certaines sont des malades chroniques qui souffrent de multiples maux, après des années de labeur au sein de l'entreprise.Beaucoup d'entre elles comptent une expérience allant de 15 à 30 ans. Les protestataires exigent la constitution, en urgence, d'une commission d'enquête et la nomination d'un nouveau directeur pour l'unité. Demandant à voir le wali pour lui exposer directement les problèmes dont elles souffrent, les déléguées des manifestantes sont revenues bredouille.Les services du cabinet du wali «nous ont prétexté» que ce dernier s'est rendu ce jeudi à Azazga, dira une jeune femme, diabétique, mère de plusieurs enfants, et travaillant avec son époux à la Chemiserie. «J'ai vendu tous mes biens pour nourrir mes enfants», clame-t-elle. «Si nous ne recevons pas de réponse dans peu de jours à nos principales revendications, à savoir une commission d'enquête neutre et un nouveau directeur, nous serons, avec tout ce collectif de femmes, dans la contrainte d'entamer une grève de la faim, qui sera, dans ce cas, suivie même par celles qui sont malades», préviennent-elles.